Certaines activités professionnelles, stimulantes sur le plan cognitif, protègent significativement contre la démence plus tard dans la vie. Cette équipe de gérontologues et psychologues de Columbia University’s Mailman School of Public Health, confirme, dans la revue Neurology, le bénéfice cognitif de l’exigence cognitive professionnelle : les personnes « soumises » à cette exigence, au cours de leur parcours professionnel à la trentaine, la quarantaine, la cinquantaine présentent ensuite un risque très réduit de troubles cognitifs légers et de démence.
Ces conclusions confirment l’importance de la stimulation cognitive à l’âge adulte, pour maintenir la fonction cognitive à un âge avancé. Si ces résultats confirment donc l’idée généralement reçue sur l’importance de faire travailler son cerveau tout au long de la vie, c’est la première étude à proposer une évaluation objective de la réduction du risque de déclin cognitif.
Les auteurs principaux, le Dr Vegard Skirbekk, professeur d’épidémiologie au Columbia Aging Center et le Dr Trine Holt Edwin de l’hôpital universitaire d’Oslo commentent ainsi : « l’étude met en valeur l’importance des activités mentalement stimulantes pour maintenir le fonctionnement cognitif plus tard dans la vie. C’est aussi une confirmation de l’importance des études et d’une vie professionnelle stimulante sur le plan cognitif pour la santé cognitive à l’âge avancé ».
L’étude analyse les caractéristiques professionnelles de plus de 300 emplois du ministère américain du Travail, a calculé l’indice d’intensité des tâches de routine afin d’identifier les professions plus exigeantes sur le plan cognitif. Cette analyse préliminaire a permis d’identifier des niveaux d’exigences cognitives professionnelles pour tous les participants tout au long de leur vie, soit au cours des âges de 30, 40, 50 et 60 ans. Les chercheurs ont analysé le lien entre ces trajectoires et leur santé cognitive à l’âge de 60 ans et plus. Les principaux facteurs de confusion possibles, dont l’âge, le sexe, le niveau d’études, le revenu, l’état de santé général et le mode de vie ont également été pris en compte. L’analyse confirme que :
- de faibles exigences cognitives professionnelles (ou un indice d’intensité des tâches de routine élevé) sont associées à un risque de démence accru de 37 % vs des exigences cognitives professionnelles élevées ;
le niveau d’exigence cognitive au cours du parcours professionnel, pèse autant que le niveau d’études,
dans le risque futur de déficience cognitive, de maladie d’Alzheimer ou d’autres démences.
Les exigences cognitives professionnelles jouent ainsi un rôle crucial dans la réduction du risque de déficience cognitive plus tard dans la vie.
Il reste à confirmer la relation de cause à effet et à préciser l’influence de l’évolution des responsabilités professionnelles au cours de la vie.
Source: Neurology 17 April, 2024 DOI : 10.1212/WNL.0000000000209353 Trajectories of Occupational Cognitive Demands and Risk of Mild Cognitive Impairment and Dementia in Later Life
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