Cette méta-analyse « labellisée » Cochrane répond à une question « de toujours » : une supplémentation en zinc peut-elle permettre de raccourcir un rhume ? La nouvelle revue Cochrane aboutit à « des preuves non concluantes » « que la prise de zinc peut aider à réduire la durée des symptômes du rhume d’environ deux jours ». Ainsi, si la méta-analyse ne tranche pas définitivement le débat, elle penche tout de même e faveur de cet avantage du zinc, du moins chez certains patients.
Depuis les années 1980, des suppléments à base de zinc sont commercialisés avec des allégations d’efficacité contre le rhume. Le zinc est un minéral essentiel naturellement présent dans de nombreux aliments et qui joue bien un rôle dans la fonction immunitaire. Les chercheurs notent que les apports de zinc en population générale, via l’alimentation, sont en général suffisants, cependant, le vieillissement et certaines maladies chroniques peuvent entraîner une carence.
La théorie selon laquelle le zinc peut interférer avec la réplication virale lorsqu’il entre en contact avec des particules virales présentes dans le nez, la bouche et la gorge a bien été démontrée in vitro, et in vivo chez les souris, mais cet avantage reste encore à démontrer chez l’Homme.
2 jours de rhume en moins, mais de légers effets secondaires
L’étude teste donc si le zinc est utile pour prévenir ou traiter un rhume via l’examen et la méta-analyse de 19 essais cliniques portant sur le zinc en tant que traitement du rhume, et 15 essais portant sur le zinc en tant que mesure préventive. Ces essais présentaient de nombreuses variations à la fois dans les doses, les modes et les durées d’administration quantité mais aussi dans la définition clinique même du rhume, notent les chercheurs. L’analyse constate que :
- 8 études portant au total sur 972 participants ont le zinc comme traitement pour réduire la durée du rhume. La combinaison de leurs résultats aboutit à des preuves de faible certitude selon lesquelles la supplémentation en zinc pourrait permettre de réduire la durée d’un rhume d’environ 2 jours, vs placebo ;
- aucune preuve solide ne permet de conclure que le zinc a le moindre impact sur la gravité des symptômes du rhume ;
- les essais ayant porté sur le zinc en prophylaxie n’apportent aucune preuve claire du bénéfice de la prise de zinc avant l’apparition d’un rhume ;
- quelques effets secondaires sont en revanche rapportés, qui comprennent des troubles intestinaux, des nausées et un goût désagréable. Cependant aucun effet secondaire grave n’a été identifié.
« Ainsi, les médecins qui prescrivent du zinc pour traiter un rhume doivent être conscients du nombre limité de preuves et des effets secondaires possibles », conclut le Dr Daryl Nault de l’Université du Maryland, auteur principal de l’analyse. « En fin de compte, c’est au patient de décider si le risque d’effets secondaires désagréables vaut l’avantage de raccourcir « potentiellement » ses symptômes, et de quelques jours » .
Ainsi, les preuves d’efficacité du zinc contre le rhume sont loin d’être établies. Des études supplémentaires portant sur les types et les doses de produits à base de zinc les plus prometteurs et utilisant des méthodologies appropriées permettront de vérifier si le zinc peut avoir sa place dans le traitement du rhume.
Source: Cochrane Database of Systematic Reviews 9 May, 2024 DOI: 10.1002/14651858.CD014914.pub2 Zinc for prevention and treatment of the common cold
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