Cette recherche menée par des épidémiologistes du Karolinska Institutet in Stockholm revient sur les limitations fonctionnelles et l’intolérance à l’exercice des patients souffrant d’un syndrome post-COVID ou COVID long. L’essai clinique croisé randomisé, publié dans le JAMA Network Open, révèle chez ces personnes, une capacité aérobie et une force musculaire significativement réduites avec des signes de tachycardie orthostatique posturale et de myopathie.
De nombreux patients atteints de COVID long ressentent une fatigue persistante, des douleurs musculaires et des troubles cognitifs qui s’aggravent après l’effort (appelés malaise post-effort). Les recommandations actuelles déconseillent l’exercice physique trop intense, afin de prévenir l’aggravation des symptômes ; cependant, l’inactivité prolongée est elle-aussi associée à un risque de dégradation de la santé à long terme.
L’étude a suivi 31 participants, non hospitalisés, diagnostiqués avec un COVID long et 31 témoins appariés, en bonne santé, afin de déterminer si les participants atteints pouvaient encourir des risques particuliers après la pratique d’un exercice intense, comme un entraînement par intervalles de haute intensité (HIIT), ou encore d’intensité modérée ou à la suite d’un entraînement en force. Les participants ont donc été invités à pratiquer ces 3 formes d’exercice, sous surveillance médicale. L’analyse révèle que :
- les patients non hospitalisés atteints de COVID long ont généralement toléré l’exercice avec une fonction cardiovasculaire préservée, mais présentent une capacité aérobie et une force musculaire inférieures à celles du groupe témoin ;
- la grande différence entre les 2 groupes réside dans les symptômes de fatigue au départ mais aussi 48 heures après l’exercice ;
- les patients atteints signalent également davantage de douleurs musculaires après le HIIT ;
- davantage de problèmes de concentration après un exercice d’intensité modérée,
- 62 % présentent des signes de myopathie.
4 patients atteints de COVID long (soit 13 %) ont développé une tachycardie orthostatique posturale.
Selon les auteurs, ces résultats suggèrent une reprise prudente de l’exercice afin de prévenir un déconditionnement supplémentaire (soit un le manque d’endurance et de force) des muscles squelettiques et d’autres problèmes de santé chez ces patients.
Source: JAMA Network Open 4 April, 2024 DOI : 10.1001/jamanetworkopen.2024.4386 Functional Limitations and Exercise Intolerance in Patients With Post-COVID ConditionA Randomized Crossover Clinical Trial
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