Eclairer les protéines liées à la maladie d’Alzheimer pour permettre une détection plus précoce, est le principe diagnostique retenu par cette équipe de la Monash University (Melbourne). Ces scientifiques présentent, dans la revue ACS Sensors, une méthode utilisant un ensemble de molécules de capteurs capables d’éclairer les protéines neurotoxiques. Un nouvel outil qui pourrait aider à surveiller la progression de la maladie ou encore, à faire la distinction entre différentes pathologies liées à l’amyloïde.
Car de nombreuses maladies neurodégénératives, notamment la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, sont difficiles à diagnostiquer avant l’apparition des symptômes. Cependant, les biomarqueurs liés à la maladie, tels que les agrégats de protéines amyloïdes, pourraient apporter des informations importantes beaucoup plus tôt, bien avant l’apparition des premiers symptômes cliniques.
Les maladies neurodégénératives » à protéines amyloïdes mal repliées » impliquent généralement une rupture de la communication des signaux dans le cerveau. Actuellement, les techniques d’imagerie radiologique, notamment la tomographie par émission de positons (PET scan), peuvent détecter les amyloïdes, mais ces méthodes reposent sur un équipement sophistiqué et se concentrent généralement sur l’un des nombreux types d’amyloïdes impliqués dans la maladie.
Exploiter l’imagerie par fluorescence
semble donc un moyen plus simple de détecter plusieurs amyloïdes spécifiques. Dans et objectif, l’équipe australienne a développé un réseau de capteurs fluorescents permettant de distinguer les amyloïdes atypiques et de suivre la progression de la maladie : l’équipe a combiné 5 sondes moléculaires à base de coumarine, dont chacune émet une fluorescence à un degré différent lorsqu’elle rencontre les amyloïdes. Puis l’équipe a réalisé que l’utilisation de seulement 2 des 5 sondes présentant les réponses de fluorescence les plus fortes offrait toujours un niveau élevé de sensibilité et une « empreinte digitale » fluorescente identifiable pour les amyloïdes individuels.
Testé sur des échantillons imitant des fluides biologiques contenant des molécules susceptibles d’interférer avec la détection, le dispositif confirme une sensibilité et une sélectivité élevées. Testé sur des échantillons prélevés sur des cerveaux d’animaux modèles de la maladie d’Alzheimer, les modèles de fluorescence permettent aussi de distinguer les stades précoces des stades ultérieurs de la maladie.
Enfin, une signature de fluorescence unique est générée pour 3 types d’amyloïdes généralement impliqués dans la maladie d’Alzheimer, une autre amyloïde associée à la maladie et 5 « amyloïdes fonctionnelles » naturelles non impliquées dans la maladie.
L’outil pourrait donc être utilisé pour distinguer les amyloïdes étroitement apparentées et favoriser un diagnostic plus précoce et plus fiable des maladies liées à la forme toxique de la protéine.
Source: ACS Sensors 5 Feb, 2024 DOI: 10.1021/acssensors.3c01334 A Coumarin-based Array for the Discrimination of Amyloids
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