« 70 ans après la première greffe de rein et 60 ans après l’avènement des immunosuppresseurs », ces chirurgiens du Massachusetts General Hospital (MGH) parlent d’une nouvelle ère dans le domaine de la greffe : la xénogreffe pourrait devenir une véritable option, en réponse à la pénurie d’organes. Avec l’aide de l’édition du génome CRISPR-Cas9 qui permet d’éliminer les xénogènes nocifs et ajouter certains gènes humains pour améliorer la compatibilité de l’organe. Ce cas clinique, présenté par l’équipe du MGH, apporte ainsi la première preuve du concept de greffe d’un rein de porc génétiquement modifié chez un receveur humain.
Les chirurgiens du MGH rapportent, que rien que sur ce centre hospitalier, plus de 1.400 patients sont sur liste d’attente pour une greffe de rein. Certains de ces patients ne pourront malheureusement pas attendre, ou leur insuffisance rénale deviendra inopérable. Il existe un besoin énorme et urgent de nouvelles options, et la xénogreffe pourrait représenter une solution à la crise de la pénurie d’organes, écrit le Dr Leonardo V. Riella, chef du Service de transplantation rénale.
La première greffe réussie au monde d’un rein de porc génétiquement modifié chez un receveur humain
Le patient, âgé de 62 ans vivant avec une maladie rénale de dernier stade, a donc reçu, lors d’une intervention de 4 heures, un rein de porc génétiquement modifié – soit 69 modifications génomiques-. Le rein de porc a été fourni par eGenesis (Cambridge, Massachusetts), le porc donneur ayant été génétiquement modifié à l’aide de la technologie CRISPR-Cas9 pour éliminer les gènes porcins nocifs et ajouter certains gènes humains pour améliorer sa compatibilité. De plus, les scientifiques ont inactivé les rétrovirus endogènes porcins chez le porc afin d’éliminer tout risque d’infection chez l’Homme.
La greffe est le résultat d’une collaboration et les efforts de nombreuses équipes et spécialistes du MGH, notamment des médecins, des chirurgiens, des scientifiques, des anesthésiologistes et des infirmières. Ces équipes mettent l’accent sur l’importance vitale de la coordination des soins du patient en particulier durant sa préparation à la greffe, son accompagnement tout au long de l’opération mais également pour ses soins postopératoires.
« Le succès de cette greffe est l’aboutissement des efforts déployés par des milliers de scientifiques et de médecins sur plusieurs décennies (…) Nous espérons que cette approche permettra d’offrir une bouée de sauvetage à des millions de patients dans le monde qui souffrent d’insuffisance rénale ».
Source: Massachusetts General Hospital (MGH) 21 March, 2024 World’s First Genetically-Edited Pig Kidney Transplant into Living Recipient Performed at Massachusetts General Hospital
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