On cite l’obésité, ou encore la fragilité et la sarcopénie comme les nouveaux grands enjeux de santé publique. La solitude, dont la prévalence s’accroît avec le vieillissement des populations, en fait également partie. La solitude joue en effet un rôle d’accélérateur incomparable de la détérioration de la santé chez les personnes âgées, explique cette équipe de médecins des Universités d’’Amsterdam et de Glasgow. Cette large méta-analyse publiée dans le Lancet Healthy Longevity, de plus de 130 études déjà publiées sur le sujet, confirme que la solitude entraîne, notamment, mais pas seulement, une augmentation de la fragilité physique, ce qui accroît un peu plus les risques de problèmes de santé mentale et cognitive, tels que la dépression, les chutes et le déclin cognitif. Bref, la solitude mène irrémédiablement à la perte d’autonomie.
La pandémie de COVID-19 a incité à mieux regarder les effets néfastes possibles de la solitude et de l’isolement social sur la santé des personnes âgées. La méta-analyse a tenté de préciser « jusqu’où allaient ces effets » et observe que toutes les formes de réduction des interactions sociales, comme la solitude, l’isolement social et le manque de soutien social, sont associées au déclin physique et cognitif chez les personnes âgées.
L’étude, menée par une équipe de recherche internationale, a précisément analysé la relation entre le fonctionnement social et la fragilité physique chez les personnes âgées. La fragilité fait référence à de nombreuses formes de détérioration physique, telles que la perte de poids, la vitesse de marche réduite, la diminution de la force musculaire ou la sarcopénie. Toutes avoir un effet, ces formes de détérioration physiques peuvent accroître l’incidence des chutes, et donc rapprocher de la perte d’autonomie.
De précédentes recherches ont suggéré que la fragilité peut également précipiter la diminution des contacts sociaux, en particulier via la perte de mobilité. Cependant, l’analyse révèle aussi que la relation est également observée dans l’autre sens :
une diminution des contacts sociaux conduisent à la fragilité.
- Un fonctionnement social altéré peut avoir des effets néfastes sur la santé, tout autant que fumer 15 cigarettes par jour ;
- le sentiment de solitude et l’absence de contacts sociaux sont fortement associés à la dépression et à différentes maladies chroniques ;
- le manque de contacts sociaux a un effet direct sur le système immunitaire, mais également indirect, en raison d’un mode de vie souvent plus malsain ;
- les troubles du fonctionnement social et physique surviennent souvent simultanément.
Le message est toujours le même,
prendre soin de la personne âgée dans sa globalité,
en prenant bien en compte le déclin du fonctionnement social et mental. La solitude, n’est pas un facteur réellement évitable, dans la mesure où elle reste un problème difficile à résoudre. Cependant, il existe de plus en plus d’interventions efficaces, y compris communautaires, qui aident les personnes âgées à entretenir du lien social.
Source: The Lancet Healthy Longevity 29 Feb, 2024 DOI : 10.1016/S2666-7568(23)00263-5 The Relationship between frailty and social vulnerability: A systematic review of observational studies
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