Certes cette recherche est menée en Australie et ne nous apporte que des ordres de grandeur, mais elle permet d’apprécier, de manière plus globale, l’impact de la satisfaction de la vie de couple, sur la santé mentale. Ainsi, l’harmonie conjugale telle que perçue, ou a contrario, une relation de couple conflictuelle, représente environ 10 % de la variation de la santé mentale auto-évaluée. Ces conclusions, publiées dans la revue PLoS ONE, incitent à davantage d’attention aux déterminants familiaux de la santé mentale.
Si 10 % peuvent résonner comme un impact plutôt faible pour certains, c’est tout de même beaucoup plus que les facteurs financiers ou les revenus, et les caractéristiques démographiques, qui ne pèsent respectivement que pour 3 et 2 %, respectivement, dans cette variation en matière de santé mentale perçue.
Ainsi, si de nombreuses études ont examiné les effets de différents facteurs socio-économiques sur la santé mentale, cette recherche est l’une des premières à apprécier précisément le poids des expériences conjugales dans l’amélioration ou la dégradation de la santé mentale.
L’étude, menée par l’équipe du chercheur Yeboah Asiamah-Asare des Universités d’Aberdeen (Écosse) et de Perth (Australie) et ses collègues, explore, via une enquête menée auprès de près de 6.846 répondants participant à la cohorte Household, Income and Labour Dynamics in Australia (HILDA), la façon dont le mariage ou les relations conjugales passées et présentes interagissent avec d’autres caractéristiques socio-économiques dans les résultats de santé mentale. L’analyse révèle que :
- les participants qui déclarent avoir une bonne relation de couple, en ligne avec leurs attentes initiales ont une meilleure santé mentale ;
- les participants qui déclarent de l’amour pour leur partenaire, mais éprouvent des problèmes relationnels obtiennent de moins bons résultats en santé mentale,
précisément,
- 61 % des participants étaient âgés de plus de 42 ans, 78 % étaient mariés ;
- 7 % présentaient une mauvaise santé mentale ;
- 2 % de la variation des scores de santé mentale sont attribuables à des caractéristiques démographiques ;
- ainsi, les participants âgés de 60 ans et plus ont tendance à avoir des scores de santé mentale plus élevés que les participants de moins de 25 ans ;
- être une femme, retraitée et/ou étudiante s’avère également associé à de moins bons résultats en santé mentale ;
- 3 % de la variation des scores de santé mentale sont attribuables aux conditions matérielles de vie, les participants ayant des difficultés financières ayant également tendance à de moins bons résultats de santé mentale ;
- la perception du mariage ou de la vie de couple pèse pour environ 10 % de la variation des scores de santé mentale ;
- ainsi, les participants qui perçoivent leur relation de couple de manière positive et comme répondant à leurs attentes ayant tendance à avoir de meilleurs scores de santé mentale ;
- à l’inverse, les participants signalant des problèmes dans leur mariage ou dans leur relation, qui émettent des regrets quant à leur mariage ou à leur couple, déclarent pour la plupart
aimer leur conjoint mais avoir une mauvaise santé mentale.
L’amour ne se suffit donc pas à la santé mentale, en particulier chez les personnes rencontrant des problèmes relationnels au sein de leur couple.
En rappelant l’importance du mariage et des relations de couple pour la santé mentale, ces chercheurs appellent même les politiques à favoriser ce facteur favorable que peut être le couple, dans nos sociétés.
Source: PLoS ONE 14 Feb, 2024 DOI : 10.1371/journal.pone.0296941 Associations of nuptiality perceptions, financial difficulties, and socio-demographic factors with mental health status in Australian adults: Analysis of the Household, Income and Labour Dynamics in Australia (HILDA) survey
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