Les symptômes vasomoteurs associés à la ménopause ont été fréquemment associés au risque cardiovasculaire, dont de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Cette nouvelle étude, menée à l’University of Michigan, dédramatise et précise les combinaisons de symptômes significativement à risque et démontre que des mesures de prévention sont efficaces, quels que soient les symptômes, à réduire considérablement ces risques. De nouvelles données publiées dans la revue Menopause qui sensibilisent néanmoins à l’importance d’un mode de vie sain, durant cette période plus critique de la vie des femmes.
L’étude nous apprend notamment que ce risque plus élevé de problèmes cardiaques et d’AVC n’est principalement observé que chez les femmes souffrant à la fois de bouffées de chaleur, de sueurs nocturnes et de migraines à long terme. En termes de prévention cardiovasculaire, la priorité consiste à
se concentrer sur la réduction du risque cardiovasculaire mais aussi sur les soins possibles de la migraine.
Les antécédents posent également question : les femmes d’âge moyen en proie aux migraines, aux bouffées de chaleur et aux sueurs nocturnes sont-elles ‘prédisposées » à un risque plus élevé de crise cardiaque ou d’AVC ?
Les études sont basées sur une analyse approfondie des données d’une cohorte de long terme (Cardia) de plus de 1.900 femmes ayant passé des examens physiques réguliers, subi des analyses de sang et répondu à des enquêtes de santé annuelles, entre la fin de l’adolescence et le début de la trentaine. Ces participantes, aujourd’hui dans la cinquantaine et la soixantaine, ont fourni aux chercheurs une vision à long terme des facteurs qui façonnent la santé dans les années précédant puis suivant la ménopause. Ces 2 nouvelles recherches apportent une première réponse :
« Ne pas s’inquiéter autant, surtout lorsque l’on ne souffre pas à la fois de migraines, de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes prolongées ».
La combinaison migraines, bouffées de chaleur et sueurs nocturnes doit en revanche amener les femmes à consulter. Au-delà, les auteurs conseillent à ces patientes, de se concentrer sur la prévention et en pratique, sur la lutte contre les facteurs de risque cardiovasculaire. Les analyses révèlent que :
- un peu plus de 30 % des participantes, à l’âge moyen ont déclaré avoir des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes persistantes ou « symptômes vasomoteurs » car liés à des changements dans le diamètre des vaisseaux sanguins ;
- parmi ces participantes avec symptômes vasomoteurs, 23 % souffraient également de migraines : ces participantes présentent bien, à terme, un risque supplémentaire d’AVC, de crise cardiaque ou d’autres événements cardiovasculaires non explicables par d’autres facteurs de risque ;
- 43 % des participantes ont présenté des niveaux minimes de symptômes vasomoteurs dans la cinquantaine ;
- 27 % des participantes ont de tels symptômes vasomoteurs augmenter au fil du temps jusqu’à la cinquantaine et au début de la soixantaine ;
- les facteurs les plus prédictifs de tels symptômes vasomoteurs sont les migraines, la dépression et le tabagisme.
En synthèse :
- les femmes qui souffrent à la fois de migraines, de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes depuis de nombreuses années, encourent en effet un niveau supplémentaire de risque cardiovasculaire. La prévention est donc encore plus importante dans ce groupe de femmes, explique l’auteur principal, le Dr Catherine Kim, chercheur à l’Université du Michigan.
- les femmes actuellement âgées de 20 à 30 ans qui souffrent de migraines pourraient présenter également un risque plus élevé de symptômes à long terme liés à la ménopause, en vieillissant.
Quelles recommandations ?
- Dormir davantage ;
- pratiquer plus d’exercice ;
- opter pour une alimentation plus saine ;
- le cas échéant, arrêter de fumer ;
- surveiller la tension artérielle, glycémie, cholestérol et poids.
Quel traitement, notamment contre les migraines ? Dans les années 80, les connaissances sur la biologie des vaisseaux sanguins, ne « descendaient pas » jusqu’au niveau cellulaire et moléculaire. Aujourd’hui, on sait que ces symptômes vasomoteurs de la ménopause et les migraines sont liés à la contraction et à la dilatation des vaisseaux sanguins. De nombreuses recherches ont en effet montré les impacts microscopiques sur les vaisseaux sanguins d’années de tabagisme, de mauvais sommeil, de mauvaises habitudes alimentaires et du manque d’activité, ainsi que le poids des facteurs génétiques, mais aussi du mode de vie et des changements hormonaux.
- De nouveaux médicaments injectables contre la migraine, appelés antagonistes des récepteurs du peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP), ou « gépants », sont arrivés sur le marché : via des anticorps monoclonaux, ils ciblent un récepteur clé à la surface des cellules des vaisseaux sanguins pour prévenir les migraines et les céphalées. Cependant, ces nouveaux médicaments sont chers et rarement pris en charge par les complémentaires santé.
« L’anxiété et la crainte que ressentent les femmes souffrant de migraines et de symptômes de la ménopause à l’égard du risque cardiovasculaire sont réelles, mais ces résultats suggèrent que se concentrer sur la prévention et corriger les mauvaises habitudes et les facteurs de risque pourrait aider la plupart des femmes ».
Enfin, les auteurs insistent sur le rôle clé du sommeil, pour réduire les bouffées de chaleur, et rappelle l’option patchs d’hormonothérapie à base d’estradiol, qui ne semble pas associée à un risque cardiovasculaire. En revanche, aucun supplément en vente libre n’a à ce jour, réellement démontré son efficacité.
Source: Menopause 14 Feb, 2024 DOI: 10.1097/GME.0000000000002311 Migraines, vasomotor symptoms, and cardiovascular disease in the Coronary Artery Risk Development in Young Adults study
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