Environ 1 femme enceinte sur 10 qui a eu un COVID pendant sa grossesse, développera un COVID long, conclut cette étude, menée à l’Université de l’Utah, et présentée lors du congrès annuel de la Society for Maternal-Fetal Medicine (SMFM), The Pregnancy Meeting™. Des données publiées également dans l’ American Journal Obstetrics and Gynecology qui appelle à une surveillance prolongée de ces femmes et de leurs nourrissons.
Si les recherches sont aujourd’hui très nombreuses sur les effets à long terme du COVID ou COVD long en population générale, si de multiples études ont également porté sur les complications possibles associées au COVID durant la grossesse, peu de travaux sont menés sur ses effets à long terme chez les femmes qui contractent le COVID pendant leur grossesse.
L’étude a suivi 1.503 femmes enceintes, de 46 États, ayant contracté le COVID pendant leur grossesse pour voir si ces participantes développaient un COVID long et quels étaient les facteurs de risque en cause. Ainsi, les chercheurs ont pris notamment en compte les comorbidités préexistantes, le statut socio-économique et la sévérité du COVID pendant la grossesse. Cette analyse faisait partie d’une étude plus vaste, la NIH RECOVER Initiative, qui vise à en savoir plus sur les effets à long terme du COVID chez les adultes et les enfants. L’analyse révèle que :
- un peu plus de la moitié (51 %) des participantes étaient entièrement vaccinées avant de contracter le COVID ;
- l’âge moyen au moment de l’infection était d’environ 32 ans ;
9,3 % des femmes enceintes ayant eu le COVID développent ensuite un COVID long,
- ce diagnostic étant posé lorsque ces participantes sont évaluées 6 mois ou plus après leur infection initiale.
Les symptômes les plus courants signalés par ce groupe de participantes comprennent une sensation d’épuisement et de fatigue intense, après une activité physique ou mentale, même légère, un syndrome connu sous le nom de malaise post-effort. Ces femmes signalent également fréquemment des vertiges ;
- les participantes enceintes souffrant d’obésité, de dépression ou d’anxiété chronique présentent un risque plus élevé de COVID long ;
- les participantes enceintes ayant eu besoin d’une ventilation mécanique encourent aussi un risque plus élevé de COVID long ;
- le trimestre de l’infection n’est pas associé au risque de COVID long ;
- cette augmentation du risque est également retrouvée chez les femmes les plus démunies.
« Les professionnels de santé de la femme, notamment les gynécologues doivent retenir que près d’une patiente sur 10 atteintes du COVID pendant sa grossesse présente toujours des symptômes persistants 6 mois plus tard », résume l’auteur principal, le Dr Torri D. Metz, spécialiste des questions de maternité, expert en médecine fœtale et professeur agrégé d’obstétrique et de gynécologie à l’Université de l’Utah.
L’équipe souhaite maintenant examiner les résultats des nourrissons des femmes enceintes qui ont développé un COVID long.
Source: American Journal Obstetrics and Gynecology Jan, 2024 DOI : 10.1016/j.ajog.2023.11.1258 LB01 Development of post-acute sequelae of SARS-CoV-2 (PASC) after infection in pregnancy: NIH RECOVER-Pregnancy Cohort
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