L’émergence de cette nouvelle variante JN.1 du SRAS-CoV-2, soulève des inquiétudes en raison d’une capacité de transmissibilité et d’évasion immunitaire accrue. C’est le signal d’alarme lancé par cette équipe de virologues de l’Université de Tokyo dans le Lancet Infectious Diseases : l’analyse des différences génétiques confirme en effet une contagiosité accrue et une résistance aux vaccins actuellement disponibles.
La nouvelle variante « Omicron JN.1 » a une transmissibilité plus élevée que toutes les autres variantes dominantes existantes en circulation, relèvent ici les chercheurs japonais, bien plus que certaines variantes répandues comme BA.2.86.1 et HK.3. Ces capacités en font une souche potentiellement dominante à l’échelle mondiale.
Depuis décembre 2019, le coronavirus 2 (SARS-CoV-2) est devenu une menace mondiale et cette menace perdure avec l’évolution rapide du virus et l’émergence de nouvelles variantes à plus forte capacité d’échappement immunitaire. L’émergence du variant BA.2.86, un sous-variant d’Omicron, a suscité d’importantes inquiétudes en raison de son nombre important de mutations. Découverte en août 2023, cette variante diffère sensiblement des autres types dont l’Omicron XBB (dont EG.5.1 et HK.3). Comparé à XBB et BA.2, BA.2.86 présente plus de 30 mutations dans sa protéine de pointe, ce qui contribue à sa capacité élevée d’échappement immunitaire.
JN.1, une transmissibilité et une capacité d’échappement accrues
Au fil du temps, le variant BA.2.86 du SARS-CoV-2 a évolué donnant naissance à ce nouveau variant inquiétant, nommé JN.1 (BA.2.86.1.1). JN.1 a émergé en décembre 2023, et se caractérise par une mutation spécifique dans sa protéine de pointe – Leu455Ser – ainsi que par des mutations dans d’autres parties du virus. Cette mutation, similaire à des mutations de la protéine de pointe, précédemment identifiées dans d’autres variantes comme HK.3, est associée à une transmissibilité accrue et à une forte capacité à échapper aux réponses immunitaires.
- Son profil de mutation distinct suggère, écrivent les scientifiques, « un potentiel élevé d’évasion immunitaire et de transmissibilité ». L’étude des propriétés virologiques de JN.1 est devenue une urgence.
L’étude analyse les données de surveillance génomique provenant de France, du Royaume-Uni et d’Espagne, pour préciser propriétés virologiques de la variante JN.1 du SRAS-CoV-2. L’équipe utilise un modèle informatique pour estimer le nombre reproductif effectif (R0) relatif de JN.1 par rapport à d’autres variantes, notamment BA.2.86.1 et HK.3. Or le R0 de JN.1 dépasse celui de ses homologues dans les 3 pays couverts par l’étude, ce qui suggère sa capacité de domination mondiale dans un avenir proche.
Ces travaux mettent ainsi en lumière un potentiel hors pair du variant à devenir le virus COVID dominant.
Une alerte lancée à la communauté mondiale de la santé.
En « pratique » ces travaux suggèrent que JN.1 non seulement se propage facilement, mais résiste à l’immunité. De premières expériences menées sur des échantillons sanguins d’animaux modèles infectés ou vaccinés contre BA.2.86 révèlent cependant une neutralisation efficace de BA.2.86 et de JN.1, ou « réponse immunitaire à réaction croisée ». Cependant, en comparant les infections chez des patients dont le virus « submerge » l’immunité, les chercheurs observent que JN.1 s’avère plus difficile à neutraliser que BA.2.86. JN.1 résiste fortement aux vaccins.
Selon les chercheurs, JN.1 présentent ainsi un potentiel épidémique dans le monde entier. Le point positif est que la recherche sur le SRAS-CoV-2 et une meilleure compréhension de son évolution virale permettent d’alerter et de mieux contrôler le risque de future pandémie.
Source: The Lancet Infectious Diseases 3 Jan, 2024 DOI: 10.1016/S1473-3099(23)00813-7 Virological characteristics of the SARS-CoV-2 JN.1 variant
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