Bien que moins présente dans les médias, l’épidémie COVID se poursuit, et de nouvelles variantes circulent, dont certaines restent préoccupantes, soulignent ces biologistes de la London School of of Hygiene & Tropical Medicine. Ces travaux, publiés dans la revue PLos Biology marquent une étape importante dans l’identification de covariables clés et la compréhension des processus par lesquels ces variables affectent la cinétique virale aux niveaux individuel et démographique.
L’émergence successive de variantes préoccupantes du SRAS-CoV-2 a créé la nécessité de comprendre les moteurs d’une telle croissance, écrivent les auteurs qui utilisent une modélisation bayésienne pour avancer dans la connaissance de l’évolution du virus SARS-CoV-2.
Mieux comprendre, mieux prévoir et mieux freiner la dynamique virale
Les chercheurs rappellent que les variantes préoccupantes et successives du coronavirus SRAS-CoV-2 ont en effet suivi une croissance épidémique accrue par rapport aux coronavirus antérieurs, et ce constat appelle donc à comprendre pourquoi.
L’objectif est complexe alors que la biologie des agents pathogènes mêmes et les caractéristiques changeantes de l’hôte humain, dont ses différents niveaux d’immunité, peuvent se combiner pour influencer la réplication et la transmission du virus au sein et entre les hôtes. Il est donc essentiel de démêler le rôle du variant et de l’hôte dans l’excrétion virale au niveau individuel, afin de pouvoir adapter les réponses à apporter à la maladie et à la pandémie. Le principe de plus est essentiel pour analyser les tendances épidémiques passées et se préparer aux prochaines pandémies.
L’étude analyse les données d’une étude prospective de cohorte observationnelle, menée auprès de participants adultes en bonne santé soumis à un dépistage hebdomadaire par PCR en santé au travail. Les chercheurs ont également développé un modèle pour reconstruire la cinétique virale au niveau individuel et estimer comment différents facteurs ont pu façonner cette dynamique virale. Les chercheurs ont donc pris en compte non seulement les données de charge virale mais aussi les caractéristiques complexes de l’hôte, telles que le statut vaccinal, les antécédents d’exposition et l’âge. L’analyse révèle que :
- l’âge et le nombre d’expositions antérieures sont des variables majeures, ayant une forte influence sur le pic de réplication virale ;
- les participants plus âgés et ceux ayant déjà été exposés à au moins 5 antigènes lors d’une vaccination et/ou d’une infection présentent généralement des niveaux d’excrétion beaucoup plus faibles ;
- il existe une corrélation poitive entre la vitesse d’excrétion précoce et la durée de la période d’incubation.
Cette analyse révèle donc l’intérêt de relier les caractéristiques des participants dont leurs expositions antérieures vaccinales t/ou naturelles, le tableau des symptômes et la variante infectieuse (identifiée par PCR) prospectif, pour pouvoir « prédire » la cinétique virale des COV.
Enfin, « accessoirement », l’étude confirme l’importance de la vaccination pour freiner la dynamique virale.
Source : PLoS Biology 30 Jan, 2024 DOI : 10.1371/journal.pbio.3002463 Combined analyses of within-host SARS-CoV-2 viral kinetics and information on past exposures to the virus in a human cohort identifies intrinsic differences of Omicron and Delta variants
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