L’équipe de l’Institut national des sciences et technologies d’Ulsan (UNIST, Corée du Sud) fait, avec ces travaux, publiés dans la revue Chemical Engineering Journal, un grand pas vers l’utilisation de bactéries prédatrices comme « antibiotiques vivants ». Ces découvertes révolutionnaires décrivent une méthode révolutionnaire pour cultiver et produire du Bdellovibrio bacteriovorus, une bactérie prédatrice, dans le cadre de processus de fermentation. Ces travaux devraient accélérer la recherche sur les activités et les capacités bénéfiques de cette bactérie prédatrice et d’autres microbes apparentés.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère la résistance aux antibiotiques comme l’une des plus grandes menaces pour la santé et la vie humaines. Avec l’augmentation alarmante des agents pathogènes bactériens résistants aux antibiotiques et le ralentissement du développement et de la découverte de nouveaux antibiotiques, les experts prédisent que la résistance aux antibiotiques pourrait en tant que facteur de mortalité surpasser les maladies cardiaques et le cancer, d’ici 2050.
Des antibiotiques vivants contre les agents pathogènes
L’étude de l’UNIST explore une toute nouvelle voie, celle de la bactérie prédatrice Bdellovibrio qui peut être exploitée pour lutter contre des bactéries nocives, ou « proies », comme par exemple, certaines espèces E. coli. Cependant, jusque-là, un défi empêchait d’explorer cette voie, la culture de la proie (E. coli) et de son prédateur (Bdellovibrio).
L’équipe surmonte cet obstacle en exploitant un nouveau processus de croissance « en un seul pot » qui permet juste la culture simultanée de la proie et du prédateur. Cette approche réduit le temps nécessaire à la croissance du prédateur de plus de 50 %. De plus, l’équipe a pu optimiser ce procédé tout-en-un et, en pratique, augmenter les rendements en bactéries prédatrices sans compromettre leur efficacité en tant qu’antibiotiques vivants contre les agents pathogènes.
En d’autres termes, en combinant leurs connaissances des microbes et sur les processus de fermentation, les chercheurs sont parvenus à cultiver la bactérie prédatrice de manière adaptable à des applications à l’échelle industrielle.
Il reste un long chemin avant de pouvoir exploiter la capacité prédatrice de ces bactéries, contre d’autres et de mauvaises bactéries, dont les bactéries à Gram négatif multirésistantes.
Source: Chemical Engineering Journal 14 Dec, 2023 DOI: 10.1016/j.cej.2023.148054 One-Pot fermenter processing for the mass cultivation of predatory bacteria
Plus sur l’Antibiorésistance
Laisser un commentaire