Cette procédure de chirurgie esthétique a aussi ses tendances, révèle cette étude de chirurgiens, qui les décrivent, dans Plastic and Reconstructive Surgery®, la revue officielle de l’American Society of Plastic Surgeons (ASPS). Ces évolutions, largement fondées sur les preuves, concernent avant tout les « prothèses mammaires » elles-mêmes, mais également l’emplacement de l’incision et le type et le positionnement des implants.
L’auteur principal, le Dr Michael J. Stein, du Lenox Hill Hospital (New York) précise que ces évolutions permettent de meilleures pratiques avec une attention toute particulière aux problèmes de sécurité et fondées sur les dernières preuves scientifiques. On l’aura compris, l’augmentation mammaire, l’une des procédures les plus pratiquées, obéit aujourd’hui à des protocoles rigoureux.
Une évolution continue de la technique d’augmentation mammaire de 2005 à 2020
L’augmentation mammaire est d’ailleurs, selon l’article, l’intervention de chirurgie esthétique et plastique la plus fréquemment pratiquée. En 2022, près de 300.000 procédures d’augmentation mammaire ont été réalisées aux Etats-Unis.
L’étude a analysé les données liées au processus de certification de l’American Board of Plastic Surgery qui prévoit que les chirurgiens plasticiens transmettent les infos de traçabilité pour les procédures les plus fréquemment pratiquées, afin d’exploiter les retours d’expériences, et d’améliorer la pratique clinique. L’étude a ainsi analysé les données de 31.700 interventions d’augmentation mammaire réalisées par 1.082 chirurgiens entre 2005 et 2020. Ces interventions ont été réparties par périodes afin de pouvoir analyser leur évolution. Cette analyse apporte toutes sortes de données :
- dans la période la plus récente, les patients ayant subi la procédure, sont moins susceptibles de fumer (12 % en 2020 vs 8 % en 2005);
- moins susceptibles de subir des mammographies préopératoires (29 % vs 24 %) ;
- plus susceptibles de présenter un ptosis (affaissement) des seins (23 % vs 20 %) ;
- des changements de pratique sont également observés :
- le recours aux incisions sous-mammaires (sous le pli mammaire) a augmenté de 68 % à 80 % ;
- le recours aux incisions péri-aréolaires (autour de la zone du mamelon) a diminué de 24 % à 14 % ;
- la pose d’implants sous-musculaires (sous le muscle grand pectoral) a fortement augmenté : de 22 % à 56 % ;
- le recours à la pose d’implants sous-glandulaires (« sur le muscle » – sous le tissu de la glande mammaire) a diminué de 19 % à 7 % ;
- l’utilisation d’implants texturés est passée de 2 % en 2011 à 16 % en 2016, sur la base de l’hypothèse que les implants texturés pourraient réduire les problèmes de tissu cicatriciel (contracture) autour des implants ; cependant, l’utilisation d’implants texturés a chuté précipitamment à partir de 2019 et s’est depuis complètement arrêtée, sous d’ailleurs, l’impulsion de l’Agence américaine FDA, en raison du risque associé de lymphome anaplasique à grandes cellules ;
- plusieurs des évolutions constatées en matière de technique chirurgicale, notamment l’utilisation accrue de l’incision sous-mammaire et la pose d’implants « sous le muscle » visent à observer les dernières preuves de la littérature ;
Ce process de certification et de traçabilité permet désormais de se concentrer sur une pratique fondée sur des preuves
et d’améliorer ainsi la sécurité, la qualité des soins et la satisfaction des patientes, concluent les auteurs.
Un partage de données sur les avancées de la procédure précieux pour les confrères, et qui met, comme pour d’autres procédures en exergue, la valeur de la certification continue et de l’évaluation des modèles de pratique au fil du temps.
Source: Plastic and Reconstructive Surgery Dec, 2023 DOI : 10.1097/PRS.0000000000010497 Practice Patterns in Primary Breast Augmentation: A 16-Year Review of Continuous Certification Tracer Data from the American Board of Plastic Surgery
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