Connaître les facteurs génétiques d’une hypercholestérolémie permet de mieux prédire le risque de maladie cardiaque que le seul taux de cholestérol, conclut cette étude menée au Geisinger Health System (Pennsylvanie). Ces conclusions, publiées dans la revue Arteriosclerosis Thrombosis and Vascular Biology, démontrent le potentiel des données génétiques à éclairer au mieux la gestion des risques et à orienter les soins cliniques pour les patients à taux de cholestérol élevé.
L’hypercholestérolémie sévère, définie comme une mesure du cholestérol LDL (lipoprotéines de basse densité) (LDL-C) ≥ 190 mg/dL, est associée à un risque accru de maladie coronarienne. Les causes d’hypercholestérolémie sévère comprennent l’hypercholestérolémie familiale monogénique, l’hypercholestérolémie polygénique, l’hypercholestérolémie élevée en lipoprotéines (a), l’hypercholestérolémie polygénique avec Lp (a) élevée et l’hypercholestérolémie non génétique.
Alors, qu’aux seuls Etats-Unis, lieu de l’étude, 6 à 13 % des Américains ont des taux très élevés de cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL), ce qui caractérise une hypercholestérolémie sévère, il est essentiel de préciser les facteurs, outre ces taux élevés de LDL qui déterminent plus précisément le risque de maladie cardiaque, de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.
Les participants présentant une variante génétique liée à un taux de cholestérol élevé sont plus susceptibles de développer une maladie cardiaque.
En d’autres termes, le fait d’avoir une cause génétique (ou des antécédents familiaux) à l’hypercholestérolémie augmente davantage le risque de maladie cardiaque que le simple fait d’avoir un taux de cholestérol élevé.
L’étude a donc évalué les données génétiques de 11.738 participants de la biobank britannique qui présentaient des niveaux élevés de LDL et révèle :
- une petite différence dans le taux de maladies cardiaques entre ceux ayant les niveaux de LDL les plus bas et les plus élevés ;
- lorsque les participants sont regroupés selon une cause génétique spécifique, des différences plus nettes sont alors observées dans les taux d’incidence ou les niveaux de risque des maladies cardiaques ;
- ainsi, des participants présentant une certaine variante génétique unique liée à un taux de cholestérol élevé ou à un taux élevé de lipoprotéine (a), une forme de cholestérol LDL, présentent un risque considérablement accru de maladie cardiaque future vs les autres participants.
L’étude confirme ainsi tout l’intérêt d’une approche génétique pour évaluer le risque d’incident de coronaropathie chez les patients souffrant d’hypercholestérolémie sévère vs une simple prise en compte des seuls taux de LDL-C. Les auteurs recommandent donc le sous-typage génétique de l’hypercholestérolémie familiale monogénique et de la Lp(a), chez les personnes souffrant d’hypercholestérolémie sévère.
Source: Arteriosclerosis Thrombosis and Vascular Biology Aug, 2023 DOI: 10.1161/ATVBAHA.123.319341 Subtyping Severe Hypercholesterolemia by Genetic Determinant to Stratify Risk of Coronary Artery Disease
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