C’est bien la perspective d’un vaccin permettant de réduire le mauvais cholestérol, que documente cette équipe d’immunologues de l’University of New Mexico dans la revue npj Vaccines. L’avenir de la santé cardiaque pourrait reposer sur ce vaccin, dans les 10 années à venir, qui promet de réduire le « mauvais » cholestérol LDL et donc le risque d’athérosclérose ou de plaques dangereuses susceptibles de bloquer les artères ou les vaisseaux sanguins.
Près de 2 adultes sur 5 dans les pays riches ont un taux de cholestérol élevé. Or un taux de cholestérol trop élevé non traité peut favoriser le développement de maladies cardiaques et d’événements cardiovasculaires, dont les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Dans le monde, les maladies cardiovasculaires font près de 18 millions de décès chaque année, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Un vaccin anti-mauvais cholestérol pourrait changer la santé publique mondiale
Il est crucial, notent ces chercheurs, que pour des maladies ayant un tel impact en santé publique mondiale, les traitements soient plus accessibles et plus abordables.
L’étude menée par l’équipe du Dr Bryce Chackerian, professeur de génétique moléculaire et de microbiologie de l’Université du Nouveau Mexique a pour objectif de développer une autre approche moins coûteuse et plus largement applicable, y compris dans les régions du monde privées des ressources nécessaires pour les thérapies coûteuses. La recherche révèle, justement, que les vaccins peuvent réduire le cholestérol LDL presque aussi efficacement qu’une classe coûteuse de médicaments, les hypocholestérolémiants anti-PCSK9.
Il existe différents traitements contre l’hypercholestérolémie, comme les statines – que près de 200 millions de personnes utilisent dans le monde – et l’injection monoclonale PCSK9.
Ce médicament plus récent cible la protéine PCSK9, une molécule fabriquée dans le foie qui circule dans la circulation sanguine et régule négativement le métabolisme du cholestérol LDL. Fondamentalement, plus le corps produit de PCSK9, plus le taux de cholestérol LDL est élevé. En moyenne, les injections bimensuelles destinées à bloquer la protéine réduisent le mauvais cholestérol d’environ 60 %, mais ce traitement nécessite une prescription médicale et reste très coûteux. Pourtant, ces médicaments réduisent non seulement le taux de cholestérol, mais aussi les risques de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de décès.
Une option thérapeutique pour tous : à la recherche d’une telle option, les chercheurs ont conçu ce nouveau vaccin qui cible spécifiquement PCSK9, basé sur une particule virale non infectieuse : de minuscules morceaux de la protéine PCSK9 à la surface de ces particules virales, ce qui développe une forte réponse en anticorps du système immunitaire contre cette protéine impliquée dans le contrôle du taux de cholestérol.
La preuve de concept est apportée chez l’animal, qui vacciné, présente une forte baisse du taux de cholestérol – jusqu’à 30 % –qui suggère une réduction du risque de maladie cardiaque. Ces 10 dernières années, le candidat a été testé sur des souris et des singes avec des résultats prometteurs.
Prochaine étape, trouver des fonds pour se lancer dans la fabrication de vaccins et lancer les premiers essais cliniques- chez l’Homme. Un processus qui pourrait prendre encore une dizaine d’années…
mais pourrait aussi avoir un impact positif extraordinaire pour la santé publique mondiale.
Source: npj Vaccines Sept, 2023 DOI: 10.1038/s41541-023-00743-6 A virus-like particle-based bivalent PCSK9 vaccine lowers LDL-cholesterol levels in non-human primates
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