Précisément 1.060 millions de personnes pourraient souffrir de troubles musculosquelettiques (TMS) d’ici 2050, révèle cette méta-analyse et modélisation menée à la Flinders University (Australie). Avec une particularité émergente, il s’agit d’une « nouvelle » catégorie de TMS qui affectent nos articulations, nos muscles, nos os, nos ligaments, nos tendons et notre colonne vertébrale. Ces données publiées dans le Lancet Rhumatology laissent augurer une pression sans précédent sur les systèmes de santé et les communautés.
Deux grands facteurs sont évoqués par les chercheurs, la pandémie qui semble-t-il a encouragé une certaine sédentarité qui a accru la vulnérabilité aux TMS, mais également le vieillissement des populations auquel sont associées la perte osseuse et musculaire, la fragilité et la sarcopénie.
L’auteur principal, le Dr Manasi Murthy Mittinty, de l’Université Flinders, précise ici, qu’il s’agit spécifiquement de TMS qui atteignent simultanément tous les agents de notre mobilité, les articulations, les muscles et les ligaments, les os, dont notre colonne vertébrale. Ainsi, les prévisions de l’étude excluent certaines conditions « musculosquelettiques », qui entraînent elles-aussi un fardeau considérable dont un déficit de mobilité, dont l’arthrose, la polyarthrite rhumatoïde, la goutte, les lombalgies et les douleurs au cou. Ces troubles mieux documentés constituent donc déjà une source importante et croissante de handicap dans le monde.
Cette étude sur la charge mondiale et croissante de ces TMS « systémiques »,
soutenue par la Fondation Bill et Melinda Gates a analysé des données de santé et d’assurance maladie de milliers de participants, résidant dans 204 pays afin de mesurer la prévalence de ces TMS et les années de vie vécues avec un handicap associé, en 2050. La modélisation est basée sur les projections démographiques et le vieillissement démographique. La modélisation révèle que :
- non seulement le nombre de personnes dans le monde vivant avec d’autres maladies musculosquelettiques telles que le lupus érythémateux disséminé et les spondylopathies est en augmentation continue ;
- mais les « autres » TMS « systémiques » tels que définis plus haut, qui constituent un groupe hétérogène d’affections non répertoriées, largement négligées sont également en hausse ;
- en 2020, ces « autres » TMS se sont classés au 6è rang des causes d’années vécues avec un handicap et au 19e rang des causes de DALY (années de vie ajustées sur le handicap) ;
- ces hausses de prévalence des TMS, toutes affections confondues, induisent une demande de services thérapeutiques et de réadaptation croissante, ce qui est confirmé par l’analyse des données d’Assurance maladie ;
- les TMS, en général, et à l’échelle mondiale sont plus fréquents chez les femmes, leur incidence culmine entre 60 et 69 ans et leur prévalence augmente avec l’âge ;
- le modèle prévoit de 494 millions de cas en 2020, la prévalence de ces TMS pourrait dépasser le milliard de personnes sur la planète en 2050.
Quels facteurs ? Les chercheurs évoquent le vieillissement des populations bien sûr mais aussi des effets post-COVID, dont la croissance de symptômes musculosquelettiques et la perte de mobilité- associés au COVID long.
Source: The Lancet Rhumatology Nov, 2023 DOI: 10.1016/S2665-9913(23)00232-1 Global, regional, and national burden of other musculoskeletal disorders, 1990–2020, and projections to 2050: a systematic analysis of the Global Burden of Disease Study 2021
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