Cette équipe de microbiologistes de l’UiT The Arctic University of Norway empreinte une nouvelle voie de recherche contre la résistance antimicrobienne : elle s’inspire des propres armes des bactéries. Les chercheurs décrivent ainsi dans la revue Microbiology Spectrum, comment une bactériocine naturelle, présente dans une bactérie cutanée très courante, inhibe la croissance d’autres bactéries résistantes aux antibiotiques.
La lutte contre les infections par des bactéries résistantes aux antibiotiques constitue une priorité de santé publique mondiale. Ces microbiologistes se sont dit que les bactéries elles-mêmes renfermaient peut-être une partie de la solution. Car les bactéries aussi doivent lutter contre leurs homologues pour assurer leur survie. C’est ainsi que l’équipe a découvert cette nouvelle bactériocine qui pourrait apporter sa contribution contre ces infections résistantes qui entraînent plus d’1 million de décès chaque année dans le monde.
Les médicaments contre les infections bactériennes ne sont jamais « acquis »,
expliquent ces scientifiques, qui rappellent l’émergence croissante de superbactéries résistantes aux antimicrobiens existants. Ainsi, cette résistance croissante des bactéries signifie que de plus en plus d’antibiotiques courants ne fonctionnent plus et que de plus en plus de patients se retrouvent sans option de traitement, y compris pour des maladies très courantes.
Trouver de nouvelles substances qui inhibent la croissance bactérienne est donc devenu un objectif majeur en santé publique. Les chercheurs norvégiens ont donc eu l’idée de s’intéresser aux substances que les bactéries elles-mêmes produisent pour inhiber la croissance de leurs concurrentes. Ces substances, appelées bactériocines, présentes dans les bactéries permettent leur survie. L’équipe identifie une bactériocine qui inhibe la croissance de bactéries résistantes aux antibiotiques difficiles à traiter avec des antibiotiques courants.
La nouvelle bactériocine Romsacine, produite par un type particulier de bactérie appelée Staphylococcus haemolyticus, fait ses preuves in vitro contre plusieurs types de bactéries résistantes.
« Il reste cependant un long chemin à parcourir avant de pouvoir aboutir à un médicament disponible en clinique », précisent les auteurs.
Source: Microbiology Spectrum 31 Oct, 2023 DOI: 10.1128/spectrum.00869-23 The novel bacteriocin romsacin from Staphylococcus haemolyticus inhibits Gram-positive WHO priority pathogens
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