L’étude est menée aux États-Unis et ses résultats ne valent probablement à l’identique pour tous les pays riches, cependant ils illustrent une tendance qui continue à progresser celle du grignotage, des « snacks » et de la malbouffe. Ainsi, l’analyse, publiée dans la revue PLoS Global Public Health constate, qu’en moyenne, la consommation de ce type de collations représente au quotidien, l’équivalent calorique d’un repas complet. Alors que, rappellent ces nutritionnistes de Université de l’Ohio, le grignotage a peu de valeur nutritionnelle, c’est une nouvelle mise en garde contre ce facteur cause de surpoids et d’obésité, et plus globalement de mauvaise santé.
Les collations représentent près d’un quart des calories quotidiennes
du moins, chez les adultes américains, et sont à l’origine d’environ un tiers du sucre ajouté consommé quotidiennement. Leur consommation devrait être considérablement limitée, tout comme la consommation de boissons sucrées, qui, elle-aussi, n’en finit pas d’augmenter.
L’étude analyse les données alimentaires de 23.708 adultes âgés de plus de 30 ans, participant à la cohorte NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) et ayant donc renseigné leurs apports alimentaires. Les répondants ont été classés en fonction de leur taux d’HbA1c, en 4 groupes : non diabétiques, prédiabétiques, diabète contrôlé et diabète mal contrôlé. L’analyse révèle que :
- en moyenne, les collations représentent entre 19,5 % et 22,4 % de l’apport énergétique total ;
leurs apports nutritionnels sont très inférieurs à ceux d’un repas « normal » ;
- ainsi, les collations sont constituées -par ordre décroissant des proportions- d’aliments prêts à servir riches en glucides et en graisses, de sucreries, de boissons alcoolisées, de boissons sucrées, de barres protéinées, de produits laitiers et de lait, de fruits, de céréales et, très loin derrière, de légumes ;
- en moyenne, un adulte consomme ainsi entre 400 et 500 calories par jour sous forme de collations, soit un apport calorique supérieur à celui du petit-déjeuner mais à faible valeur nutritionnelle ;
- les participants diabétiques, mieux éduqués, font un peu plus attention, dans l’ensemble à leurs apports en glucides, lorsqu’ils choisissent leurs collations ;
Bien que les diététiciens -nutritionnistes soient déjà très sensibilisés à ce phénomène du grignotage, les auteurs relèvent que « on ne peut réaliser l’ampleur de son impact qu’en l’étudiant réellement ». L’auteur principal, Christopher Taylor, professeur de nutrition à l’Université de New York et de l’Ohio, commente ces données :
« les collations correspondent à l’apport d’un vrai repas sans nourrir comme un vrai repas ».
Si les données alimentaires prises en compte, recueillies ici sur une durée de 24 heures de consommation alimentaire ne reflètent pas nécessairement le régime alimentaire standard de chacun, l’analyse apporte un ordre de grandeur redoutable du poids des collations dans l’apport calorique quotidien. Elle permet aussi de mieux cerner l’une des causes majeures des carences nutritionnelles en population générale.
« Nous en sommes arrivés à diaboliser certains aliments ou certains nutriments bien particuliers, cependant notre approche devrait être plus globale :
la suppression des sucres ajoutés ne suffira pas à combler nos carences en vitamine C, la vitamine D, en phosphore ou en fer… ».
C’est donc tout un mode de vie « occidental » qui semble à revoir, et un principe de base en matière d’alimentation, qui doit être rappelé : celui d’une alimentation variée et équilibrée, donc qui évite certains aliments en excès. Le principe des collations n’est pas nécessairement à bannir, mais leur composition doit être équilibrée comme celle d’un vrai repas.
Cette étude a été soutenue par Abbott Nutrition.
Source: PLOS Global Public Health Oct, 2023 DOI:10.1371/journal.pgph.0000802 Snacks contribute considerably to total dietary intakes among adults stratified by glycemia in the United States
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