Cette recherche de l’Université de Cincinnati (UC) montre que l’exposition aux PFA peut retarder la puberté des filles, et de plusieurs mois. L’étude, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives est la première à identifier les hormones qui déclenchent le mécanisme conduisant à cet effet.
L’auteur principal, Susan Pinney, chercheur en sciences de l’environnement et de la santé publique à l’UC rappelle que le retard de la puberté chez les filles peut avoir des conséquences négatives à long terme sur la santé, dont une incidence plus élevée de cancer du sein, de maladies rénales et de maladies thyroïdiennes.
La puberté est une fenêtre de susceptibilité et les PFAS la font durer…
Ces expositions environnementales pendant la puberté, pas seulement aux PFAS, peuvent entraîner des effets plus graves et à long terme sur la santé. Or ce que font les PFAS,
c’est étendre cette fenêtre de sensibilité qu’est la puberté,
ce qui rend les jeunes femmes plus vulnérables et pendant une période plus longue.
L’étude a examiné, tous les 6 à 12 mois, 823 filles âgées de 6 à 8 ans à l’inclusion, 379 vivant dans la région du Grand Cincinnati, 444 autres dans la baie de San Francisco afin de suivre le développement de la puberté. Les chercheurs constatent que :
- 85 % des participantes des 2 cohortes présentaient des niveaux mesurables de PFAS ;
- plus de 99 % des filles des 2 cohortes présentaient des niveaux mesurables de PFOA, l’un des PFAS les plus répandus ;
- une diminution des niveaux d’hormones est également observée avec l’exposition aux PFAS ainsi qu’avec un retard de la puberté ;
- ainsi, chez les filles exposées aux PFAS, la puberté est retardée de 5 à 6 mois en moyenne.
Cette étude, à l’instar de précédentes recherches, soulève la question de l’absence de principe de précaution face aux dangers des PFAS : « les preuves des dangers des PFAS remontent aux années 1980, lorsque des chimistes remarquaient déjà que les PFAS avaient la même structure chimique que d’autres composés chimiques dangereux. Or, il nous a fallu des décennies pour reconnaître qu’il s’agissait d’une toxine humaine. Et durant tout ce temps, toutes ces toxines se sont diffusées dans notre environnement ».
Il faudra des années pour que ces toxiques dits « éternels » ne disparaissent.
Même si des recherches sont en cours pour explorer les méthodes de décomposition de ces produits chimiques.
« Nous, scientifiques, sommes frustrés par la lenteur de l’évolution des règlementations. Nous devons non seulement publier les résultats de nos recherches, mais aussi faire de notre mieux pour informer et sensibiliser le public ainsi que nos nos collègues professionnels de santé ».
Source: Environmental Health Perspectives 26 Sept, 2023 DOI: 10.1289/EHP11811 Exposure to Perfluoroalkyl Substances and Associations with Pubertal Onset and Serum Reproductive Hormones in a Longitudinal Study of Young Girls in Greater Cincinnati and the San Francisco Bay Area
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