À l’approche de l’hiver, des millions de personnes dont le système immunitaire est affaibli restent vulnérables au COVID-19, ce qui constitue une préoccupation pour ces patients et en santé publique, même si la maladie apparaît moins répandue. Cette étude, menée par des virologues de l’Université de Nottingham et publiée dans le Lancet Rheumatology précise que, le cas échéant, les patients sous immunosuppresseurs peuvent sans danger interrompre leur traitement pendant 2 semaines afin de renforcer l’immunité apportée par le rappel de vaccination.
Il s’agit d’un essai clinique majeur car il confirme une option pour les personnes atteintes de maladies inflammatoires pour les aider à améliorer la réponse en anticorps suite à un rappel de vaccination contre le COVID, sans risquer une forte poussée inflammatoire.
L’essai Vaccine Response On Off Methotrexate (VROOM),
mené auprès de 383 participants avait déjà fait l’objet d’une publication de résultats intermédiaires sur 250 participants, suivis pendant 12 semaines. Les participants recrutés pour cet essai étaient tous atteints de diverses affections inflammatoires et tous traités par méthotrexate, le médicament immunosuppresseur le plus utilisé : le méthotrexate est prescrit pour des affections inflammatoires telles que la polyarthrite rhumatoïde et des affections cutanées telles que le psoriasis. Bien que le méthotrexate soit efficace pour contrôler ces affections et soit devenu un traitement de première intention pour de nombreuses maladies, il réduit la capacité de l’organisme à combattre les infections et la capacité à générer une réponse robuste aux vaccins contre la grippe et la pneumonie, ainsi que contre le COVID-19.
L’étude réalisée sur les données de l’ensemble des participants montre que :
- la réponse vaccinale en anticorps est multipliée par 2 à 4 semaines et par 1,5 à 26 semaines, chez les patients ayant interrompu les immunosuppresseurs durant 2 semaines, vs ceux qui ont continué leur traitement comme d’habitude ;
- cette amélioration de la réponse en anticorps perdure ainsi 6 mois ;
- si les patients qui ont interrompu le traitement ont déclaré avoir connu davantage de poussées de leur état inflammatoire au cours des semaines suivant cette interruption, la plupart de ces poussées étaient légères et ont pu être autogérées sans l’intervention d’un professionnel de la santé ;
- les anticorps des personnes ayant arrêté le méthotrexate était également plus efficaces contre la souche « Wuhan » et la variante Omnicron BA.1.
Les auteurs indiquent que ces résultats seront utiles aux agences sanitaires, pour les recommandations de vaccination chez les personnes traitées avec des médicaments qui affaiblissent le système immunitaire.
L’auteur principal, le Dr Abhishek, rhumatologue et professeur à l’Université de Nottingham conclut : « Le COVID-19 n’a pas disparu, et avec l’émergence de nouvelles variantes et l’hésitation de certains patients à se faire vacciner, il est important d’optimiser la protection des personnes plus vulnérables ».
Source: The Lancet Rheumatology 12 Dec, 2023 DOI: 10.1016/S2665-9913(23)00298-9 Effect of a 2-week interruption in methotrexate treatment on COVID-19 vaccine response in people with immunemediated inflammatory diseases (VROOM study): a randomised, open label, superiority trial
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