C’est un domaine émergent, que celui du pronostic génétique à si longue échéance de maladies ou de troubles chroniques : ces biologistes de l’Université du Queensland (Australie) commencent à démêler les associations entre les protéines néonatales et la santé à l’âge adulte. Une expertise qui pourrait permettre dès la naissance voire même dès la grossesse de prévenir le risque plus élevé chez certains bébés de maladie chronique (et pas seulement de maladie génétique rare), plus tard dans la vie. La recherche, publiée dans la revue Cell Genomics précise déjà la signification des niveaux néonatals élevés de 2 protéines sur la santé, plus tard dans la vie.
Se concentrer sur le système du complément
L’étude, menée par le professeur John McGrath de l’Université du Queensland examine en effet les corrélats des concentrations circulantes de protéines C3 et C4 chez 68.768 nouveau-nés et le risque de troubles mentaux et de troubles auto-immuns plus tard dans la vie. Pourquoi ces 2 protéines ? Parce qu’il s’agit de composants du complément déjà liés à la schizophrénie et aux maladies auto-immunes, en d’autres termes ces protéines sont impliquées dans la défense de l’organisme contre ces conditions. « Ces composants du complément sont des protéines qui travaillent avec votre système immunitaire pour protéger notre corps contre les infections et les maladies auto-immunes », expliquent les chercheurs. L’étude d’association révèle que :
- la concentration en protéine C4, une protéine importante dans le système immunitaire, n’est pas associée au risque de troubles mentaux ;
- une concentration plus élevée de protéine C3 réduit le risque de schizophrénie chez les femmes ;
- il existe des associations significatives entre les niveaux de protéine C4 et l’incidence de plusieurs maladies auto-immunes : ainsi, une concentration plus élevée de C4 s’avère associée à un risque plus faible de plusieurs maladies auto-immunes et à un risque plus élevé d’autres maladies auto-immunes.
« De plus en plus de preuves relient la protéine C4 au développement du cerveau, il semblait donc logique que les niveaux de C4 aient des implications sur le risque de troubles mentaux. Cependant, nous n’identifions aucune association entre la concentration de C4 et les troubles de santé mentale, plus tard dans la vie. Enfin, les mécanismes qui sous-tendent les liens entre C4 et le risque accru ou diminué de maladie auto-immune restent encore à décrypter ».
Ces recherches préliminaires laissent penser que des tests néonatals pourront peut-être, un jour, révéler les vulnérabilités du bébé et permettront ainsi de mettre en œuvre des interventions de prévention personnalisées.
« Ces composants du complément sont des protéines qui travaillent avec votre système immunitaire, aidant à protéger votre corps contre les infections et les maladies auto-immunes ».
Source: Cell Genomics 13 Dec, 2023 DOI: 10.1016/j.xgen.2023.100457 The correlates of neonatal complement component 3 and 4 protein concentrations with a focus on psychiatric and autoimmune disorders
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