Un patch de protection contre le virus Zika vient d’être développé par une équipe d’immunologistes et de bioingénieurs de l’Université du Queensland. Simple à appliquer et sans aiguille, le patch constitué de micropuces à haute densité, qui permet d’administrer un vaccin développé à l’Université d’Adélaïde (Australie), testé chez la souris, a bien suscité chez l’animal, une réponse immunitaire efficace contre le virus. Ces travaux, publiés dans la revue Molecular Therapy — Nucleic Acids, laissent espérer d’éliminer le virus dans les pays dans lesquels il reste endémique.
Si la circulation du virus est en baisse, le virus Zika transmis par le moustique, s’est propagé dans 40 pays d’Amérique latine, provoquant plus de 1,5 million de cas confirmés ou suspects sur une période de 6 mois au cours de l’année 2016. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a alors déclaré l’épidémie de Zika urgence de santé publique de portée internationale. Aujourd’hui l’infection reste endémique dans plusieurs pays des Amériques.
Si l’infection provoque généralement une maladie bénigne, pendant la grossesse, elle peut entraîner une fausse couche et des mortinaissances ou des malformations congénitales. L’infection à virus Zika est également associée au syndrome de Guillain-Barré chez l’adulte et l’enfant.
L’auteur principal, le Dr Danushka Wijesundara, chercheur à la biotech Vaxxas, qui a développé le prototype, rappelle qu’alors que le virus Zika représente ainsi toujours un risque pour les populations du Pacifique, de l’Asie du Sud-Est, de l’Inde, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud et centrale, il n’existe aucun traitement spécifique de l’infection ou de la maladie à virus Zika : « nous pouvons changer la façon dont nous luttons contre le virus avec cette méthode de vaccination efficace, indolore, simple à appliquer et facile à conserver ».
Il n’existe actuellement aucun vaccin autorisé
Le candidat vaccin cible une protéine à l’intérieur du virus plutôt qu’à l’extérieur, ce qui signifie qu’il ne cible pas à ce stade les symptômes de virus étroitement apparentés tels que la dengue, chez les personnes vaccinées. Cependant, espèrent les chercheurs, le vaccin et le patch à microaiguilles conçu pour sa délivrance pourraient trouver des applications plus larges que contre le virus Zika. En effet, la protéine ciblée joue un rôle central dans la réplication des flavivirus, il sera donc probablement possible d’adapter l’approche pour cibler d’autres flavivirus. Enfin, un vaccin de type « universel » pourrait être développé à plus long terme pour cibler toute la famille des flavivirus.
Comment ça marche ? Le patch délivre le vaccin aux cellules immunitaires situées sous la surface de la peau grâce à des milliers de minuscules microprojections.
Cette première étude préclinique, menée chez la souris modèle d’infection, confirme que :
- le vaccin a apporté une protection rapide contre le virus Zika vivant, en ciblant une protéine spécifique appelée « NS1 », essentielle à la survie et à la réplication du virus ;
- ainsi, le patch a induit des réponses des lymphocytes T d’environ 270 % plus élevées que celles obtenues avec une administration de vaccin par aiguille ou par seringue.
L’un des principaux avantages de la combinaison candidat vaccin + patch est la stabilité de l’ensemble à des températures élevées, soit à 40 degrés Celsius pendant une durée de 4 semaines maximum.
Source: Molecular Therapy — Nucleic Acids 12 Dec, 2023 DOI: 10.1016/j.omtn.2023.102056 Superior efficacy of a skin-applied microprojection device for delivering a novel Zika DNA vaccine
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