Cette équipe des National Institutes of Health (NIH) confirme une forte association entre des niveaux élevés de phtalates et un risque accru de dépression post-partum. L’étude, publiée dans le JAMA Psychiatry rappelle que la grossesse est une fenêtre de grande vulnérabilité pour la mère et le bébé et engage à réduire autant que possible, leurs expositions environnementales.
La recherche menée dans le cadre du programme ECHO (Environmental influences on Child Health Outcomes) du NIH, et alors que dans les pays riches, on estime que la dépression post-partum touche jusqu’à 20 % des nouvelles mères,
ce qui en fait la complication de grossesse la plus fréquente après l’accouchement.
L’étude examine comment des produits chimiques tels que les phénols, les phtalates et les parabènes, des substances présentes dans les plastiques et les produits de soins, peuvent jouer un rôle dans les symptômes de la dépression post-partum, en synergie avec d’autres facteurs comme la génétique et le stress. Ces produits chimiques artificiels sont fréquemment « identifiés » chez l’Homme en raison de son exposition fréquente via l’alimentation, l’absorption par la peau et l’inhalation. On sait que l’exposition à ces produits chimiques peut affecter les niveaux d’hormones ce qui peut influer sur le développement de la dépression post-partum. Les chercheurs ont mesuré les concentrations de ces produits chimiques dans des échantillons d’urine de 2.174 femmes enceintes qui ont également été évaluées pour la dépression entre 2 semaines et 12 mois après l’accouchement. Les instruments de dépistage ont indiqué la présence ou l’absence de symptômes dépressifs postnatals. L’analyse révèle que :
- les échantillons d’urine de toutes les participants révèlent la présence de parabènes et presque tous de phtalates ;
- des niveaux plus élevés de phtalates, en particulier ceux présents dans les articles de soins et les produits de consommation en plastique sont associés à un risque accru de dépression post-partum. ;
- les femmes répondant aux critères de dépression post-partum sont plus susceptibles d’être issues de minorités, d’avoir un plus faible niveau d’études et de présenter des scores de dépression prénatale nettement plus élevés.
Identifier précisément les facteurs et les moyens de prévenir la dépression post-partum est crucial d’autant que certains d’entre eux -comme la pollution par exemple- ne peuvent pas être modifiés.
« Par conséquent, réduire l’exposition prénatale à ces composés chimiques constitue une cible interventionnelle importante ».
Source: JAMA Psychiatry 20 Sept, 2023 DOI : 10.1001/jamapsychiatry.2023.3542 Prenatal Exposure to Nonpersistent Environmental Chemicals and Postpartum Depression
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