Cette équipe de virologues de l’Université de l’Alberta vient d’identifier un acide aminé, la taurine, qui pourrait jouer un rôle clé dans la prédiction et le traitement du COVID long. Les chercheurs canadiens annoncent, dans la revue Cell Reports Medicine, le lancement de leur essai de phase 3, avec à la clé, des résultats importants à la fois, pour le diagnostic et le traitement des COVID long.
L’équipe a en effet développé un test prédictif pour déterminer quels patients atteints de COVID-19 vont développer des symptômes à plus long terme et ainsi qu’un supplément déjà approuvé comme traitement possible, et qui fait l’objet de cet essai clinique.
L’auteur principal, le Dr Gavin Oudit, professeur de à l’Université de l’Alberta et directeur su service fonction cardiaque du Mazankowski Alberta Heart Institute précise que la recherche contribue à mieux comprendre ce qui se passe dans le corps des patients atteints d’un COVID long et va servir de base à de meilleurs traitements. Alors qu’on estime qu’entre 10 et 20 % des personnes qui développent un COVID vont ensuite souffrir de symptômes durables, il existe un énorme besoin de traitements.
L’étude : l’équipe a suivi 117 patients admis à l’hôpital avec une forme aiguë de COVID-19, prélevé et analysé des échantillons de sang à l’admission et à 6 mois et examiné leurs dossiers cliniques sur une durée de 18 mois.
- 45 des participants ont développé un syndrome post-COVID grave, ou COVID long ;
- l’analyse de sang de ces patients a permis de détecter des modifications des protéines et des métabolites, ainsi que des signes d’inflammation ;
- à l’aide de l’apprentissage automatique, les chercheurs ont pu identifier une signature prédictive composée de 20 molécules ;
- ce modèle avec une précision de 83 % des résultats cliniques indésirables après la résolution de l’infection aiguë ;
- le taux plasmatique d’acide aminé taurine constitue la différence majeure entre les patients avec COVID long, et les autres participants.
Surveiller les taux de taurine : « Les patients présentant des taux de taurine plus faibles présentaient beaucoup plus de symptômes, sont plus fréquemment hospitalisés et présentent un risque accru de décès. Les patients ayant des taux plus élevés de taurine et qui maintiennent ces taux plus élevés dans le sang ont beaucoup moins de symptômes persistants et s’en sortent mieux ». La taurine est un acide aminé présent dans la viande et le poisson et également produit par le foie humain. Il aide à réguler plusieurs fonctions physiologiques dont le système immunitaire.
La taurine pourrait donc bien avoir des effets multisystémiques bénéfiques
chez les patients présentant une gamme de symptômes prolongés du COVID. Mais ces conclusions devront être confirmées par de plus larges recherches.
« Les suppléments de taurine sont relativement sûrs, mais nous devons d’abord réunir les preuves de leurs bénéfices via notre essai clinique ».
Source: Cell Reports Medicine 26 Oct, 2023 DOI: 10.1016/j.xcrm.2023.101254 Sequential multi-omics analysis identifies clinical phenotypes and predictive biomarkers for long COVID
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