Cette nouvelle compréhension de mécanismes à l’origine du manque d’appétit après l’exercice, ouvre, selon cette équipe de la FAPESP (Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo) et des Universités de Campinas (Brésil) et de Copenhague (Danemark) de nouvelles possibilités de traitement de l’obésité. En effet, ces hormones et ces métabolites sécrétés après l’activité physique et qui agissent ensemble pour supprimer la faim, suggèrent de nouvelles voies et cibles thérapeutiques. L’étude, publiée dans le Journal of Physiology, conforte un corpus croissant de recherche sur la manière dont les métabolites ou produits du métabolisme cellulaire, affectent la faim et la satiété.
Décrypter la relation complexe entre l’activité physique et le bilan énergétique (apport alimentaire et dépense énergétique) reste un défi pour la science, en particulier à la lumière de la prévalence mondiale croissante du surpoids et de l’obésité. Certains des médicaments disponibles sur le marché pour lutter contre l’obésité fonctionnent de manière analogue aux hormones associées au contrôle de l’appétit, mais les métabolites constituent également un axe de recherche.
Une combinaison possible de mécanismes similaires aux fonctions hormonales et aux fonctions des métabolites
pourrait être une voie prometteuse pour faire progresser les traitements de l’obésité, relève l’un des auteurs principaux, Henver Simionato Brunetta, chercheur à l’Université de Campinas (UNICAMP).
L’étude randomisée porte justement sur l’interaction métabolique entre les glucides et l’exercice, ainsi que sur son rôle dans la régulation de l’appétit, chez 12 hommes en bonne santé âgés de 18 à 40 ans entre février 2019 et février 2020. Les femmes avaient été exclues de l’étude car le cycle menstruel influence le contrôle de l’appétit et la libération d’hormones. Les participants ont été invités à pratiquer l’exercice pendant 30 minutes, soit à jeun, soit après avoir ingéré un bolus de glucides. Ils ont ensuite reçu un repas à volonté et les chercheurs ont évalué les apports caloriques, les sensations subjectives d’appétit ainsi que les métabolites et hormones véhiculés par le sang. L’étude révèle que :
- les glucides et l’exercice ont tous deux augmenté les taux sanguins d’hormone GLP-1 -qui réduit la faim- et abaissé les taux de ghréline -une hormone qui augmente la faim ;
- ainsi, l’exercice intense a bien tendance à supprimer la faim ;
- mais la fonction hormonale n’est pas suffisante pour expliquer cet effet ;
- l’appétit est également régulé, et dans une certaine mesure, par les métabolites, même si le processus sous-jacent reste encore mal compris ;
- l’exercice et les habitudes alimentaires modifient les métabolites, et certains d’entre eux, dont l’acétate et le succinate, sont des prédicteurs de satiété.
- l’acétate et le succinate, sont de « nouveaux médiateurs » possibles de l’appétit, induits par l’exercice ;
- les métabolites semblent plus sensibles à l’exercice qu’à l’ingestion de glucides, l’exercice produisant un ensemble d’hormones/métabolites dépendant de l’exercice et susceptibles de supprimer l’appétit.
Ces travaux identifient ainsi des mécanismes et des métabolites, associés à l’exercice qui ouvrent de nouvelles voies thérapeutiques pour lutter contre l’obésité, et ses comorbidités.
Source: The Journal of Physiology July, 2023 DOI: 10.1113/JP285096 Chasing the hunger-suppressive signals of human exercise
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