C’est un nouveau rôle primordial découvert pour le nerf vague qui nous est révélé par cette équipe de l’Université d’Auckland (Nouvelle Zélande) dans la revue Circulation Research de l’American Heart Association (AHA). Mieux connu pour aider à « nous reposer et à digérer », le nerf parasympathique joue également un rôle important dans l’exercice, notamment en aidant le cœur à pomper le sang, qui alimente tout le corps en oxygène.
Les dernières recherches en « science de l’exercice » soutiennent que le système nerveux sympathique est actif pendant l’exercice, aidant le cœur à battre plus fort et que l’activité du système nerveux parasympathique est faible ou inexistante. Cependant, ces experts en physiologie affirment aujourd’hui que cette hypothèse n’est pas tout à fait juste. L’auteur principal, le Dr Rohit Ramchandra, professeur de physiologie, soutient ainsi que
« l’activité de ces nerfs vagaux augmente réellement pendant l’exercice ».
L’étude utilise des techniques d’enregistrement électrique sophistiquées pour surveiller directement l’activité du nerf vagal pendant l’exercice de gros modèles animaux (des moutons) et constate que contrairement à l’idée généralement reçue, l’activité de ces nerfs vagaux -qui vont jusqu’au cœur- augmente pendant l’exercice. Les chercheurs expliquent que les moutons, en raison de leur similitude avec les humains à de nombreux égards, notamment sur les plans de l’anatomie et de la physiologie cardiaques sont de bons modèles animaux pour les recherches sur les maladies cardiaques.
Comment « ça marche » ? Pour que le cœur puisse maintenir un niveau de pompage élevé, il a besoin d’un flux sanguin plus important pendant l’exercice pour alimenter cet effort accru : c’est précisément possible, grâce à l’augmentation de l’activité vagale ;
Le nerf vagal relie le cerveau au cœur et à d’autres organes internes, notamment l’intestin, régulant les réponses du système nerveux parasympathique.
Les systèmes nerveux parasympathique et sympathique travaillent ensemble lors de l’exercice
pour aider le cœur à pomper plus fort et plus rapidement. Ainsi, la capacité du cœur à pomper le sang est modulée par ces nerfs qui partent du cerveau, appelés « autonomes » car ils fonctionnent automatiquement et ne nécessitent pas de pensée consciente. Ces nerfs comprennent à la fois les nerfs « sympathiques » et les nerfs vagaux « parasympathiques ».
Le rôle des médiateurs libérés par le nerf vagal cardiaque : le nerf vague cardiaque libère de multiples médiateurs. Alors que de précédentes recherches s’étaient concentrées sur un neurotransmetteur, l’acétylcholine, qui n’a pas impact sur la capacité à faire de l’exercice, l’étude décrypte la fonction d’un autre médiateur, le peptide intestinal vasoactif (VIP), libéré également par le nerf vague libère ce peptide pendant l’exercice, ce qui aide les vaisseaux coronaires à se dilater et permet au cœur de pomper plus de sang. Ce peptide intestinal vasoactif identifié pour la première fois dans l’intestin (et qui joue également un rôle dans la digestion), est également important dans l’exercice.
Redonner de la tolérance à l’exercice ? Ces découvertes fondamentales vont certainement avoir des applications dans le traitement de maladies cardiovasculaires, dont l’insuffisance cardiaque, qui limitent les patients dans la pratique de l’exercice et compromet leur qualité de vie. L’une des raisons possibles pour lesquelles la tolérance à l’exercice est réduite est que le cœur malade ne reçoit tout simplement pas suffisamment de sang.
Les chercheurs vont donc regarder s’il est possible de relancer cette fonction importante des nerfs vagaux cardiaques pour améliorer la tolérance à l’exercice en cas d’insuffisance cardiaque. En synthèse,
il s’agit de trouver comment améliorer le tonus vagal.
Source: Circulation Research Sept, 2023 DOI :10.1161/CIRCRESAHA.123.323017 Cardiac Vagal Nerve Activity Increases During Exercise to Enhance Coronary Blood Flow
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