Utilisé depuis des milliers d’années, généralement sous forme de gel, pour traiter les troubles cutanés, favoriser la santé digestive et guérir les plaies, l’aloe vera ou aloe barbadensis, une espèce d’aloès, est reconnu pour ses bienfaits sur la santé. Ses « pelures » ou déchets agricoles pourraient eux-aussi présenter un grand avantage : cette équipe de l’Université de Calcutta montre que les déchets d’aloe vera pourraient en effet fournir la base d’un insecticide naturel, puissant et durable. Ces travaux, présentés lors du Congrès de l’American Chemical Society, qui identifient ainsi plusieurs composés bioactifs anti-moustiques, vont dans le sens d’une santé -et d’une agriculture- plus durable.
Ainsi, le recyclage de ces millions de tonnes d’écorces d’aloès,
jetées chaque année dans le monde, pourrait fournir des milliers de tonnes d’insecticide naturel, relève l’auteur principal, Debasish Bandyopadhyay, professeur de physiologie à l’Université de Calcutta. Le chercheur s’est intéressé pour la première fois à l’utilisation de ces écorces d’aloès comme insecticide en visitant un centre local de production d’aloe vera et en remarquant alors l’absence d’insectes à proximité des déchets de feuilles d’aloès.
L’étude a donc analysé ces pelures et regardé la possibilité de les recycler pour développer un pesticide naturel qui permettrait de lutter, entre autres, contre les maladies vectorielles. Cette exploitation permettrait également d’apporter un revenu supplémentaire aux producteurs d’aloe vera. L’objectif étant aussi « de rendre la production d’aloès plus verte et plus durable ». L’analyse des composés et des propriétés insecticides possibles de ces déchets d’aloe vera, révèle :
- notamment une forte concentration d’octacosane, un composé aux propriétés anti-moustiques déjà connues ;
- d’autres composés bioactifs qui présentent également une forte activité insecticide ;
- au final, ce sont plus de 20 composés identifiés dans les écorces d’aloe vera qui présentent différents effets bénéfiques pour la santé, dont des effets antibactériens, antifongiques ou répulsifs ;
- 6 composés, connus pour leurs propriétés insecticides, dont l’octacosanol, la subéniatine B, le dinoterbe, l’arjungénine, la nonadécanone et l’acide quillaïque sont également identifiés ;
- la plupart de ces composés ne sont aucunement pas toxiques.
Des tests vont être lancés sur leur efficacité anti-moustiques, en environnement réel. Les chercheurs vont également évaluer leur capacité anti-tiques.
« En créant un insecticide 100 % naturel, sans aucun composé chimique synthétique, dangereux ou toxique, nous pourrons contribuer à la santé publique mais aussi à une agriculture plus durable », concluent les auteurs.
Source: American Chemical Society Meeting ACS Fall 2023 15 Aug, 2023 Discarded aloe peels could be a sustainable, natural insecticide
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