Ce nouveau test sanguin, développé à l’Université de Göteborg, et qui démontre, dans la revue Nature Aging, une très grande précision pour détecter la maladie d’Alzheimer marque un nouveau pas vers une application en routine clinique de première intention, plus simple et plus accessible que les diagnostics actuels. Ce test sanguin laisse néanmoins « de côté » environ 30 % des patients atteints de déficience cognitive légère qui devront également passer, pour confirmation, par une analyse de confirmation du liquide céphalo-rachidien (LCR) ou un PET scan cérébral.
Le test sanguin appelé p-tau217 permet d’identifier ou exclure l’amylose cérébrale soit la formation de fibrilles amyloïdes qui précède l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Cette réalisation rejoint les nombreux travaux visant à identifier puis à détecter des biomarqueurs sanguins susceptibles d’aider à dépister la maladie d’Alzheimer. Parmi ces biomarqueurs, la protéine Tau, en particulier sa variante phosphorylée (p-tau) – l’une des principales protéines impliquées dans la pathologie qui fait l’objet de très nombreuses recherches.
Les nouveaux biomarqueurs p-tau sanguins,
en particulier une variante appelée p-tau217, se sont révélés très cliniquement prometteurs pour dépister les patients présentant des problèmes de mémoire ou d’autres symptômes cognitifs, évocateurs et/ou prédictifs de l’Alzheimer précoce. Cependant, une détection sur la base de ces nouveaux biomarqueurs p-tau sanguins a jusque-là donné un taux assez élevé de faux positifs et de faux négatifs. Des préoccupations éthiques et psychologiques sont de plus associées à ces erreurs de diagnostic, avec également, des coûts élevés et des risques médicaux liés au surdiagnostics et aux surtraitements.
La nouveauté est le concept d’un flux diagnostique en 2 étapes,
- la première étant basée sur les niveaux de p-tau217 plasmatique, sur l’âge et sur la présence du gène de susceptibilité APOE e4,
- la 2è étape 2 étant basée sur des tests de confirmation par PETscan amyloïde pour les personnes dont les résultats sont incertains à l’étape 1.
Ce diagnostic en 2 étapes, évalué chez 348 participants atteints de déficience cognitive légère confirme :
- une sensibilité de 97,5 % (soit 97 % de probabilité de diagnostiquer « positifs » les porteurs effectifs de la maladie)
- une spécificité élevée : seulement 6,6 % de faux négatifs ;
- une spécificité « stricte » de 97,5 % soit 2,3% de faux positifs « caractérisés comme à risque élevé » ;
- à l’étape 2, 86 % des résultats globaux sont en ligne avec les résultats de la TEP amyloïde.
Ainsi, si, encore une fois, le parcours diagnostique implique pour une partie des patients au moins, plusieurs niveaux de test, le nouveau test sanguin appliqué à l’étape 1 montre une très grande précision pour identifier les patients à haut risque. Et dans le groupe à faible risque, la maladie d’Alzheimer peut être exclue avec un degré élevé de certitude.
Il reste les patients « à risque intermédiaire » soit environ un tiers des patients atteints de déficience cognitive, qui devront subir également un test de confirmation par analyse du LCR ou PET scan cérébral.
Source: Nature Aging 31 Aug, 2023 DOI: 10.1038/s43587-023-00471-5 A two-step workflow based on plasma p-tau217 to screen for amyloid β positivity with further confirmatory testing only in uncertain cases
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