À quel niveau est-ce que les températures deviennent « trop chaudes » pour les humains ? La question, rarement traitée est pourtant légitime avec le réchauffement climatique, et les recherches de cette équipe de l’Université de Roehampton (Londres), présentées à la Conférence 2023 de la Society for Experimental Biology (SEB) apportent de premières réponses.
L’équipe du professeur Lewis Halsey confirme ici, avec différentes expériences, qu'il existe bien une température critique supérieure (UCT : upper critical temperature) pour les humains et que cette température se situe probablement entre 40 °C et 50 °C. Les recherches se poursuivent pour décrypter les processus en cause, notamment l’augmentation observée des coûts énergétiques métaboliques à des températures plus élevées.
De nombreuses études ont été menées sur différentes espèces animales et ont suggéré que la plupart préfèrent vivre avec des taux métaboliques minimaux et donc avec une faible dépense énergétique. En revanche, il existe encore peu de données concernant les humains.
L’étude : la méthodologie consiste principalement à comparer le taux métabolique au repos du participant à température ambiante et à 50 ° C (avec 25 % de taux d'humidité). La température cutanée et rectale est également enregistrée, tout comme la fréquence cardiaque. Ces expériences montrent que :
- le taux métabolique au repos, une mesure de la quantité d'énergie que le corps humain consomme pour continuer à fonctionner, peut être plus élevé en cas de conditions chaudes et humides ;
- les températures auxquelles les taux métaboliques commencent à augmenter sont variables d’un participant ou d'une personne à l'autre,
- cette variabilité peut avoir des implications sur les effets du travail, la pratique du sport, les résultats médicaux et les voyages internationaux ;
cependant, chez les humains, la température critique supérieure se situe entre 40 °C et 50 °C.
Les chercheurs évaluent, à l'aide d'un échocardiographe de pointe, comment la fonction cardiaque est affectée par des températures supérieures à l'UCT et quels sont les effets des températures élevées sur le cœur en fonction des caractéristiques de chaque individu, notamment l'âge et la forme physique.
« Nous observons déjà des changements considérables de réponse de la fonction cardiaque à la chaleur entre différents participants, et notamment en fonction du sexe ».
D’autres expériences sont en cours avec l’objectif de « préciser l’image de la façon dont le corps réagit au stress thermique, sa capacité d'adaptation, les limites de cette adaptation ainsi que la diversité des réponses entre les individus ».
Dans un monde qui se réchauffe, ces connaissances seront bientôt une condition de survie.
Source: Society for Experimental Biology (SEB) Centenary Conference 2023 6 July, 2023 How hot is too ‘too hot’ for humans?
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