La plupart des femmes ne connaissent que le nom de la maladie et ne sont pas conscientes des dangers associés : l’ostéoporose reste trop souvent méconnue, ignorée et négligée, en dépit de ses graves conséquences sur la santé, souligne cette étude de. Ses conclusions révèlent l’absence de test de densité minérale osseuse chez 65% des femmes ménopausées, dont plus de 50 % vont subir des fractures, pour la plupart attribuables à l’ostéoporose. L’étude, publiée dans la revue Menopause, appelle à une formation supplémentaire des professionnels de santé et à un effort de sensibilisation des femmes ménopausées, à l’importance d’un diagnostic et d’un traitement précoces.
L’ostéoporose est une maladie osseuse dégénérative plus en plus répandue chez les femmes ménopausées. Pourtant de nombreux médecins, comme de nombreuses femmes sous-estiment ses effets possibles. La maladie reste souvent non détectée et sous-traitée chez une majorité de femmes avec des conséquences sévères en termes de fractures, de réduction de la qualité de vie et de perte d’autonomie. Selon les sociétés savantes, dont l’International Osteoporosis Foundation, 1 femme sur 3 âgée de plus de 50 ans subira ces fractures « de fragilité », dont la fracture de la hanche, 24 % de ces femmes décèderont dans l’année qui suit une fracture de la hanche, et 40 % des survivantes perdront la capacité de marcher de façon autonome.
Les femmes sont plus à risque d’ostéoporose que les hommes,
surtout en vieillissant, car les changements hormonaux qui se produisent pendant la ménopause affectent directement la densité osseuse. Malgré sa prévalence croissante en raison d’une population vieillissante et de ses effets néfastes sur la santé, l’étude, certes menée en Chine, révèle que la plupart des femmes ne connaissent que le nom de la maladie et ne sont pas conscientes des vrais dangers associés.
L’étude est menée auprès de 240 femmes ménopausées,
- dont 52 % ont été diagnostiquées avec l’ostéoporose ;
- 60 % des participantes avaient entendu parler de l’ostéoporose,
- 10 % n’avaient jamais entendu parler de la maladie ;
- 65% n’avaient subi aucune forme de test de densité minérale osseuse ;
- 53 % ont subi des fractures, dont la plupart étaient attribuables à l’ostéoporose ;
- la plupart de ces femmes n’ont jamais reçu de traitement parce qu’elles ignoraient qu’elles étaient atteintes de la maladie ;
- 41 % déclarent même n’accepter un traitement de l’ostéoporose qu’après avoir subi des événements indésirables, comme la douleur ou une fracture.
- la plupart des participantes déclarent penser que l’ostéoporose est moins dangereuse que les maladies cardiaques ;
- 38 % déclarent ainsi que l’hypertension et le diabète sont significativement plus dangereux que l’ostéoporose.
Prises ensemble, ces données montrent la prévalence élevée d’idées fausses, du manque général de sensibilisation, de l’insuffisance des tests et des traitements contre l’ostéoporose.
Sans thérapies efficaces et précoces, le nombre de fractures ostéoporotiques et les coûts économiques associés devraient doubler d’ici 2035,
concluent les chercheurs.
« Les cliniciens peuvent aider les femmes ménopausées à optimiser leur santé osseuse en évaluant les facteurs de risque de fracture, en réduisant les facteurs de risque modifiables de mode de vie et en initiant un traitement chez les femmes présentant un risque important d’ostéoporose ou de fracture ».
Source: Menopause 7 June, 2023 DOI: 10.1097/GME.00000000000002204 The prevalence of osteoporosis in postmenopausal women in urban Tianjin, China and its related factors
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