Cette équipe de l’Université de l’Utah vient de découvrir une association majeure, qui a priori peut sembler surprenante, entre la santé cardiovasculaire et développement de troubles tels que le syndrome du canal carpien ou encore la tendinite de la coiffe des rotateurs. Ainsi le risque de multiples TMS est multiplié par 17 chez les personnes à mauvaise santé cardiovasculaire. Plus globalement, les TMS courants sont beaucoup plus fréquents chez les patients à risque cardiovasculaire. L’étude, présentée dans le Journal of Occupational and Environmental Medicine, appelle à mieux comprendre les facteurs et mécanismes sous-jacents communs aux 2 types de maladies.
On estime à 5% la prévalence en population générale du syndrome du canal carpien, et jusqu’à 41% la prévalence de l’épicondylite latérale, ces taux pouvant pouvant être encore plus élevés chez les personnes qui sollicitent plus fréquemment leur poignet, et jusqu’à une personne sur 3 pourra souffrir de tendinite de la coiffe des rotateurs au cours de la vie.
Maintenir la santé cardiovasculaire aussi pour prévenir le risque de TMS
Les chercheurs de l’Université de l’Utah, avec des collègues du Rocky Mountain Center for Occupational and Environmental Health (Salt Lake City) révèlent ici, des associations décrites comme « stupéfiantes » entre les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires et les TMS.
L’étude des données d’une cohorte prospective de 9 ans de 1.224 participants actifs de différents secteurs économiques, dont les symptômes de TMS, les marqueurs de risque cardiovasculaire et les facteurs de confusion possibles, dont l’indice de masse corporelle et les niveaux d’effort physique liés au travail ou aux activités des participants suggère que :
- une mauvaise santé cardiovasculaire contribue au développement de TMS ;
- les participants présentant, selon les marqueurs, un risque de maladie cardiovasculaire accru de 15 % ou plus encourent un risque multiplié par 4 de développer 1 ou plusieurs TMS, vs les personnes à faible risque de maladie cardiovasculaire ;
- un risque multiplié par 17 fois de développer plusieurs TMS, précisément 4 ou plus, vs les personnes à faible risque cardiovasculaire.
« L’influence de la santé cardiaque sur le risque de TMS a déjà été suggéré »,
souligne l’un des auteurs principaux, Matthew Thiese du Rocky Mountain Center : « notre étude révèle néanmoins des niveaux tout à fait remarquables de TMS chez les participants à risque cardiovasculaire ».
Des marqueurs prédictifs de risque réciproque ? La question se pose en effet de savoir si la présence de chacune de ces conditions constitue un signal d’alerte précoce pour l’autre type de maladie. L’étude montre en effet que les TMS peuvent survenir chez un patient ayant une mauvaise santé cardiaque des années avant l’apparition des symptômes de la maladie cardiovasculaire. De nombreuses études ont également déjà conclu que les facteurs de risque systémiques, dont cardiovasculaires, contribuent au développement de TMS.
Cette étude d’association, qui ne démontre donc pas, à ce stade, la relation entre les 2 types de conditions, appelle cependant à de nouvelles recherches qui puissent préciser les mécanismes sous-jacents communs aux deux types de conditions.
Source: Journal of Occupational and Environmental Medicine 2 June 2023 DOI: 10.1097/JOM.0000000000002895 Cardiovascular Disease Risk Factors Predict the Development and Numbers of Common Musculoskeletal Disorders in a Prospective Cohort
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