Les cellules zombies ou cellules sénescentes, impliquées dans de nombreuses maladies dont le cancer ou la maladie d’Alzheimer, sont la cible de nouveaux médicaments prometteurs, les « sénolytiques » qui en détruisant ces cellules dysfonctionnelles, parviennent à ralentir le vieillissement des tissus et des organes. Cette découverte d’une équipe de biologistes de l’Universitat Oberta de Catalunya (UOC, Barcelone) et de l’Université de Leicester (Royaume-Uni), d’une molécule qui pourrait contribuer à ce nettoyage des cellules âgées, documentée dans la revue Aging, pourrait plus que le vieillissement lui-même, ralentir la progression des maladies liées à l’âge.
Au fil du temps, les cellules du corps cessent de fonctionner normalement et commencent à s’accumuler, ce qui finit par entraîner le vieillissement des tissus. Pourquoi ? Au cours de la vie, les cellules subissent différents types de stress, comme l’exposition au rayonnement solaire ou à des substances toxiques, ce qui les amène à accumuler des mutations. L’organisme possède ses mécanismes de défense pour empêcher une tumeur de se développer :
- soit la cellule « se suicide », au cours du processus appelé apoptose,
- soit elle devient sénescente, une sorte d’état « zombie » entre la vie et la mort, et produit des substances nocives pour les cellules saines qui l’entourent.
Tant que l’organisme est jeune, le système immunitaire peut éliminer ces cellules et assainir les tissus, mais au fil de l’âge, le système immunitaire ne parvient plus à assumer ce « nettoyage ». On ignore encore précisément pour quelles raisons. Mais les cellules zombies commencent à s’accumuler dans les tissus, altérant leur fonctionnement et entraînant le vieillissement.
L’espoir des sénolytiques,
des médicaments capables d’éliminer les cellules sénescentes, a été confirmé par de récentes études chez l’animal : ces médicaments ont permis d’améliorer l’espérance de vie et la qualité de vie de ces modèles animaux.
La molécule « CUDC-907 » se révèle capable de détruire les cellules zombies assez efficacement et spécifiquement, avec peu d’effets secondaires sur les cellules saines : « ce candidat semble un puissant destructeur des cellules sénescentes et pourrait exercer un double effet : anticancéreux et sénolytique, donc dans ce cas précis, réduire le risque de récidive du cancer. Dans le cancer, la molécule agit en inhibant les voies de communication cellulaire qui induisent les cellules fortement endommagées par la chimiothérapie ou la radiothérapie non pas à mourir mais à devenir des cellules zombies ; ce qui peut entraîner la réapparition d’une tumeur ;
De nombreuses applications dans les maladies liées à l’âge: en conclusion, différentes expériences montrent que CUDC-907 élimine un type spécifique de cellule sénescente avec des effets secondaires limités. Des études précliniques sont déjà prévues, qui, en cas de succès seront suivies d’essais cliniques (chez l’Homme). Le candidat pourrait de plus avoir un rôle thérapeutique clé à jouer dans toutes les maladies caractérisées par une accumulation de cellules sénescentes, dont la maladie d’Alzheimer.
« Une dose élevée du médicament permettrait de nettoyer le cerveau
et d’empêcher la progression de la démence. La même molécule pourrait être utile dans la fibrose pulmonaire idiopathique, pour ralentir sa progression ».
Source: Aging 28 March, 2023 DOI: 10.18632/of oak.204616 Characterization of the HDAC/PI3K inhibitor CUDC-907 as a novel senolytic
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