L’adhésion à un régime méditerranéen réduit très significativement le risque de maladies cardiovasculaires et de décès associé, chez les femmes notamment, souligne cette méta-analyse, qui évalue précisément et pour la première fois la réduction du risque. Ces données, présentées dans la revue Heart, appellent à davantage de recherches spécifiques au sexe, pour guider au mieux la pratique clinique en cardiologie.
Alors que les maladies cardiovasculaires représentent plus d'un tiers de tous les décès chez les femmes dans le monde, pouvoir renforcer leur prévention par l’alimentation constitue un premier espoir d’amélioration, cibler les interventions possibles selon le sexe, une deuxième marge d’amélioration possible. Cependant les chercheurs de l’Université de Sydney rappellent que la plupart des essais cliniques pertinents ont inclus relativement peu de femmes ou n'ont pas rapporté les résultats spécifiques par sexe. De la même manière, les directives actuelles de prévention des maladies cardiovasculaires n’opèrent pas de distinction selon le sexe.
On rappellera que le régime méditerranéen est riche en céréales complètes, légumes, fruits, légumineuses, noix et huile d'olive extra vierge ; modéré en poisson/mollusques et crustacés ; faible à modéré en vin ; et très faible en viandes rouges/transformées, produits laitiers, graisses animales et aliments transformés.
Une association inverse entre régime méditerranéen et risque cardiovasculaire
L'étude : l’équipe a donc effectué une revue de la littérature à travers les bases de données existantes sur l'impact possible du régime méditerranéen sur la santé cardiovasculaire des femmes et le risque de décès, a sélectionné une première série de 190 études pertinentes et a finalement inclus 16 publiées entre 2003 et 2021, impliquant un total de plus de 700.000 femmes âgées de 18 ans et plus dont la santé cardiovasculaire a été suivie pendant 12,5 ans en moyenne. L’analyse révèle que l’adhésion étroite à un régime méditerranéen est associée à :
- une réduction du risque de maladie de 24 % et à une réduction du risque de décès de 23 % toutes causes confondues, chez les femmes ;
- une réduction du risque de maladie coronarienne de 25 % ;
- un risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) également réduit, mais pas de manière statistiquement significative ;
- l'exclusion de chacune des études de l'analyse n'induit aucune incidence notable sur les résultats, ce qui suggère leur grande constance.
Antioxydants, microbiote et bénéfice cardiovasculaire : si les études prises en compte dans l’analyse sont observationnelles et ne démontrent pas de relation de cause à effet, les auteurs rappellent les bénéfices bien démontrés, notamment anti-inflammatoires des antioxydants et d’un microbiome intestinal sain, liés au régime méditerranéen. Ses différents composants, les polyphénols, les nitrates, les acides gras oméga-3, les fibres et la réduction de la charge glycémique, sont autant de facteurs favorables à un meilleur profil de risque cardiovasculaire, suggèrent-ils.
Il reste néanmoins à préciser les différents mécanismes expliquant l'effet spécifique au sexe du régime méditerranéen, étant entendu que les différentes mesures préventives, dont le régime méditerranéen, qui ciblent l'inflammation et les facteurs de risque cardiovasculaires, entrainent des effets différents chez les femmes et chez les hommes.
Source: Heart 14 March, 2023 DOI: 10.1136/heartjnl-2022-321930 Primary prevention of cardiovascular disease in women with a Mediterranean diet: systematic review and meta-analysis
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