Les managers à faible estime de soi sont plus susceptibles de provoquer un stress « toxique » au travail. C’est l’un des concepts développés par cet ouvrage du Pr Simon L. Dolan, chercheur depuis 40 ans, sur le « bien-être au travail ». Alors que les preuves sont multiples qui démontrent que le stress est l'une des principales causes de maladies courantes et mortelles, notamment de crises cardiaques, de diabète, d'asthme, de cancer, d'anxiété, de dépression, d'insomnie, de troubles cognitifs et de vieillissement prématuré, mieux appréhender ses facteurs, y compris ceux associés au leadership, est primordial. L’auteur nous livre quelques « trucs » pour identifier un manager toxique mais aussi pour mieux faire face au stress.
Quel impact réel d’un management « toxique « en termes de stress au travail, et quels sont les signes d'un leader toxique ? C’est l’objet de cet ouvrage qui décrit ainsi, pour la première fois, comme toxiques, les dirigeants ayant une faible estime de soi. Ils seraient ainsi les managers les plus susceptibles de transmettre le stress à leurs équipes.
Les trois cinquièmes des employés dans le monde affirment que leur travail a plus d'impact sur leur santé mentale
que tout autre facteur.
« Les défis du leadership ont toujours été élevés », souligne l’auteur, « mais compte-tenu de son impact sur la santé mentale des collaborateurs, les dirigeants doivent faire le point et s'assurer qu'ils font tout ce qu'ils peuvent pour optimiser les répercussions mentales positives de leur management ». « Le leadership peut faire ou défaire une organisation. De bons leaders motivent les équipes à être créatives et productives. Un mauvais leader peut démotiver ses équipes, provoquer une baisse de moral et avec un dévastateur sur l’entreprise aussi ».
« A quel moment un mauvais patron devient-il un leader vraiment toxique, et qu’y faire ? », s’interroge le chercheur. Cet expert des ressources humaines travaille depuis des décennies sur les signes qui peuvent aider les employés à comprendre si leur manager affecte leur santé mentale et comment il est alors possible de « faire face ». Après des recherches approfondies, l’auteur conclut que les principales caractéristiques d’un leader toxique sont les suivantes :
- Le leader ou manager est jaloux du succès de son équipe ;
- il est constamment préoccupé par la concurrence ou par des collaborateurs « ennemis » au travail ;
- il s'attribue souvent le mérite du travail des autres ;
- il se compare constamment aux autres ;
- son estime de soi dépend uniquement de ses derniers résultats.
« Sciemment ou non, un leader toxique est celui qui abuse de son autorité et trahit la confiance de ses collaborateurs pour satisfaire son propre ego ».
Les leaders ne sont pas des « surhommes » : l’auteur précise que les « bons » leaders ne sont pas, a contrario, des leaders qui « prennent tout sur eux ». Le leadership exige un travail acharné et des caractéristiques presque surhumaines d'endurance et de force peuvent tout autant être vraiment nocives. Le manager « surhumain » cache ses sentiments même lorsqu'il est soumis à une immense pression. « Et faire semblant cause beaucoup de dommages à l'esprit et au corps ». La clé d’un bon leader est donc aussi de rester réaliste quant à ses propres forces et ses faiblesses et à savoir quand demander de l’aide à ses équipes.
Ainsi, le leader doit être capable de gérer ses émotions, mais de manière suffisamment proactive pour projeter calme, rationalité et initiative sur ses équipes.
Des solutions pratiques pour lutter contre le stress lié au travail, sont également développées par l'auteur, tant au niveau individuel qu'au niveau organisationnel, allant de meilleures pratiques de communication pour les entreprises jusqu'aux techniques de relaxation individuelles pour les employés. L'auteur met en avant le juste équilibre entre le leadership, la validation et la reconnaissance : un bon manager doit être respectueux, soutenir et favoriser la croissance et ne pas pécher par excès de confiance. Les dirigeants qui offrent une reconnaissance pour un travail bien fait optimisent la perception de la réussite et l'estime de soi au sein de leurs équipes.
« De nombreux facteurs contribuent à une personnalité toxique, notamment un besoin compulsif de montrer sa valeur aux autres, mais ce besoin compulsif procède d'un manque d'estime de soi profondément enraciné. C'est généralement le résultat d'un manque de développement éthique et émotionnel tout au long de la vie ».
Comment mieux faire face au stress ? Les réponses varient en fonction des traits de personnalité, tels que l'anxiété névrotique, l'introversion et l'extraversion, la rigidité, la flexibilité et l'ambition –
mais le principal facteur reste « la capacité de contrôle ».
Quelqu'un qui sent qu'il a le contrôle de sa vie, de son environnement, de ses actions est moins stressé.
Source: De-Stress At Work - Understanding and Combatting Chronic Stress By Simon Dolan
Published March 17, 2023 via AAAS 16 Mar, 2023 Leaders with low self-esteem are likely to cause ‘toxic’ stress at work, research shows
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