Avec cette série d’expériences, les chercheurs du Brigham and Women’s Hospital (BWH) évaluent et révèlent notre capacité hors pair à nous rappeler où et quand nous avons vu ou aperçu un objet. Les conclusions, publiées dans la revue Current Biology décrivent ces 2 formes de mémoire, la mémoire spatiale et la mémoire temporelle comme des capacités cognitives « massives » et exceptionnelles.
Chacun d’entre nous a déjà perdu ou oublié ses lunettes ou ses clés ou a eu des difficultés à retrouver où la voiture est garée. Cette étude incite à ne pas faire une croix sur sa mémoire, car sa capacité apparaît bien plus importante qu’on ne le croit. Ainsi, si de précédentes recherches ont déjà montré que, si l’on voit un grand nombre d’objets, on est très « fort à se souvenir » des objets qu’on a vus, cette nouvelle étude suggère qu’on est également et étonnamment bons à se souvenir de l’endroit et du moment où on les as vus.
Une mémoire spatiale et temporelle massive
L’étude a invité ses participants à se souvenir d’un certain nombre d’objets placés sur une grille 7 par rangées de 7. Chaque élément a été mis en surbrillance pendant deux secondes en plaçant un carré rouge autour de lui. Après avoir montré tous les objets aux participants, toutes les images ont été supprimées et les participants ont ensuite été testés sur leur capacité à se rappeler s’ils avaient déjà vu un élément auparavant et, le cas échéant, où cet élément se trouvait sur la grille. Au total, les participants ont pu observer 300 objets différents.
L’expérience révèle que :
- lorsque les objets sont disposés sur une grille de 7 par 7, de nombreux participants sont en mesure de se rappeler l’emplacement de plus de 100 objets (sur plusieurs grilles), en choisissant, en pratique soit l’emplacement exact, soit un emplacement adjacent ;
- dans une autre expérience, les participants ont vu les éléments un par un et ont été invités à cliquer sur une chronologie, présente à l’écran, pour préciser l’ordre dans lequel ils avaient vu les objets. L’expérience montre que les participants ont localisé 60 à 80 % des anciens éléments à +/- 10 % de l’ordre exact.
« On pense souvent que notre mémoire est faillible, mais nos résultats montrent que nous pouvons nous rappeler où et quand un objet est apparu avec une très bonne précision voire une précision parfaite, et pour un grand nombre d’objets », commente l’auteur principal, le Dr Jeremy Wolfe, du Département de chirurgie du BWH. Même si la mémoire spatiale et temporelle des humains n’est pas aussi impressionnante que celle de certains oiseaux ou écureuils -qui doivent se rappeler où ils ont caché leur nourriture pour l’hiver.
« Depuis l’Antiquité, nous utilisons indices de lieux et de dates pour nous aider à coder de grandes quantités d’informations. En ce sens, il n’est pas très surprenant qu’en utilisant ces mêmes méthodes, nous confirmions, avec ces expériences, que nous sommes assez doués pour nous rappeler où nous avons laissé les objets ».
Source: Current Biology 23 Jan, 2023 DOI :10.1016/j.cub.2022.12.040 Spatial and temporal massive memory in humans
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