Seulement 6 à 7 minutes par jour de plus de sédentarité ou la pratique d’activités de faible intensité sont des comportements clairement liés à une moindre capacité cognitive, conclut, à nouveau, cette équipe de l’University College London dans le Journal of Epidemiology & Community Health : ces nouvelles preuves de l’association entre exercice et cognition, révèlent que seule la quantité de temps consacrée à une activité physique modérée et/ou vigoureuse chaque jour est liée à la puissance cérébrale, précisément ici à la quarantaine.
Il s’agit bien ici d’exigence d’intensité pour obtenir cet effet bénéfique sur la mémoire de travail et différentes fonctions cognitives complexes dont la planification et l’organisation. En d’autres termes, remplacer une partie de cette activité intense, ne serait-ce que durant 6 à 7 mjnutes par une activité d’intensité plus légère peut « faire perdre » une grande partie de ces bénéfices.
6 à 7 mn de sédentarité chaque jour, associées à de moins bonnes performances cognitives
De nombreuses études ont bien établi le lien entre l’activité physique quotidienne et la santé, mais très peu ont pris en compte le temps de sédentarité et/ou de sommeil qui constitue la plus grande partie du cycle de 24 heures.
L’étude : l’équipe britannique a donc adopté une approche plus globale du comportement tout au long de la journée, afin de mieux évaluer l’impact de l’exercice physique sur les capacités cognitives de la quarantaine. L’analyse des données de santé et de mode de vie d’une cohorte britannique, lancée en 1970, suivie tout au long de l’enfance et jusqu’à l’âge adulte, dont les données de 4.481 participants équipés de trackers durant 7 jours complets, à l’âge de 46 à 47 ans et évalués par tests cognitifs révèle que :
- les participants pratiquent en moyenne chaque jour : 51 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse, 5 heures 42 minutes d’activité physique d’intensité légère, 9 heures 16 minutes de comportements sédentaires et 8 heures 11 minutes de sommeil sur une période de 24 heures ;
- le temps d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse par rapport à d’autres types de comportement est positivement associé aux performances cognitives après ajustement avec les facteurs de confusion possibles (niveau d’études, composante physique du travail) ;
- la prise en compte des antécédents de maladies affaiblit cette association : en d’autres termes, chez les personnes empêchées de pratiquer pour raison de santé, cette absence de pratique est moins fortement corrélée à une réduction des capacité cognitives ;
- la sédentarité par rapport au sommeil et à une activité physique légère est également légèrement positivement associé aux performances cognitives : la sédentarité peut être associée à la lecture ou à l’étude, ce qui peut également renforcer les capacités cognitives ;
- ces différentes associations apparaissent plus marquées pour la fonction exécutive que pour la mémoire ;
- les participants ayant des scores de performance cognitive parmi les 50 % plus élevés passent plus de temps à la pratique de l’exercice d’intensité modérée ou vigoureuse et moins de temps à dormir ;
- les participants ayant des scores de performance cognitive parmi les 25 % les moins élevés pratiquent l’activité physique d’intensité la plus légère.
Cette recherche, à la minute près, permet de mieux comprendre
« l’association complexe entre le mouvement et la cognition »,
elle confirme notamment que seule une activité plutôt rigoureux peut apporter des avantages cognitifs : en particulier l’analyse révèle que remplacer ne serait-ce que quelques minutes de sédentarité par une activité d’intensité élevée apporte déjà cet effet positif :
- précisément, remplacer 9 minutes de sédentarité par une activité vigoureuse permet « de gagner » ici 1,31 % de score aux tests cognitifs.
- Remplacer ne serait-ce que 7 minutes de sommeil, permet « de gagner » ici 1,21 % de score aux tests cognitifs.
- Enfin, un comportement sédentaire « studieux » peut être favorable au score cognitif, mais seulement après l’avoir remplacé par 37 minutes d’activité physique d’intensité légère ou 56 minutes de sommeil par la même durée d’activité modérée ou vigoureuse.
Il s’agit d’une étude d’observation qui ne démontre pas la relation de cause à effet mais elle corrobore le rôle essentiel d’une activité vigoureuse dans le soutien de la cognition, y compris à l’âge adulte moyen.
Source: Journal of Epidemiology & Community Health 23 Jan, 2023 DOI:10.1136/jech-2022-219829 Exploring the associations of daily movement behaviours and mid-life cognition: a compositional analysis of the 1970 British Cohort Study
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