Trop peu de sommeil pourrait rendre la vaccination moins efficace, relève pour la première fois cette équipe d’immunologues de l’Université de Californie Los Angeles (UCLA), avec des implications pour les efforts de vaccination contre le COVID-19, en particulier pour les groupes de personnes plus vulnérables. L’étude, publiée dans la revue Current Biology, appelle à préciser et à sensibiliser le public à l'ensemble des facteurs de mode de vie pouvant favoriser la construction de l'immunité.
La capacité de protection d’un vaccin et le développement de l’immunité vaccinale pourraient donc notamment dépendre de la durée de sommeil dans les jours précédant et suivant l’injection, une période qu'il convient encore de préciser, conclut cette méta-analyse des données existantes sur la relation entre la durée du sommeil et la réponse de l'organisme à la vaccination.
Dormir moins de 6 heures par nuit au moment de la vaccination c’est une forte diminution de la réponse anticorps
La méta-analyse a porté précisément sur les données d’association entre la durée du sommeil et les réponses en anticorps pour les vaccins contre la grippe et l'hépatite. En effet, les données équivalentes concernant les vaccins contre le COVID-19 n'étaient pas disponibles. L’analyse révèle que :
- la réponse anticorps est considérablement affaiblie chez les participants dont le sommeil est raccourci ;
- la réduction de réponse anticorps est comparable à la baisse des anticorps COVID-19 2 mois après la vaccination avec les vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna.
Identifier des interventions comportementales simples, telles qu'un sommeil suffisant, pourrait contribuer à améliorer l’immunité, relèvent les chercheurs. Ainsi, l’exercice a également fait les preuves de ses avantages pour l’immunité.
« Nous avons déjà découvert que la thérapie cognitivo-comportementale, ainsi que la méditation pleine conscience, améliorent considérablement l'insomnie et normalisent également différents aspects de l'immunité. On ignore cependant si le traitement de l'insomnie peut augmenter les réponses vaccinales », précise l’auteur principal, le Dr Michael Irwin, chercheur à l’Institute for Neuroscience and Human Behavior à l’UCLA.
Une réponse au sommeil différente selon le sexe ? L’association entre la durée du sommeil et la réponse des anticorps chez les hommes apparaît en effet plus robuste, et les chercheurs précisent que davantage de données sont nécessaires pour les femmes, les variations des niveaux d'hormones sexuelles pouvant affecter la fonction immunitaire.
Quelle fenêtre autour de la vaccination ? Il faudra déterminer également quand et sur quelle fenêtre de temps, il est important de dormir suffisamment pour favoriser une réponse vaccinale optimale.
Source: Current Biology 13 March, 2023 DOI : 10.1016/j.cub.2023.02.017 A meta-analysis of the associations between insufficient sleep duration and antibody response to vaccination
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