Cette recherche de scientifiques de University College Cork (Irlande) révèle comment une politique inadaptée en matière d'insecticides a entraîné d'innombrables cas de paludisme évitables, en particulier chez les enfants. L’étude, publiée dans le Lancet révèle ainsi que les enfants dormant sous une moustiquaire traitée avec 2 pesticides ont un risque réduit par plus de 2 de contracter le paludisme par rapport à ceux qui n'ont qu'une seule moustiquaire traitée. Ces données sensibilisent ainsi, à apporter dans l’urgence, les ressources nécessaires à une prévention efficace de la maladie, qui touche encore près de 250.000 millions de personnes chaque année, dans le monde.
Le paludisme est toujours endémique dans plus de 90 pays dans le monde et entraîne chaque année environ 630.000 décès. Su les vaccins constituent l’intervention qui pourrait permettre d’éliminer la maladie, en dépit de l’avancée des recherches, il n’en existe pas à ce jour d’efficace. Transmis par la piqûre des moustiques anophèles, P. falciparum et P. vivax sont responsables de plus de 90 % de tous les cas et de 95 % des décès liés au paludisme dans le monde. La plupart des cas et des décès surviennent en Afrique subsaharienne, mais la moitié de la population mondiale risque de contracter la maladie.
Les modes de prévention « physiques » tels que les moustiquaires et les insecticides constituent les meilleurs outils contre la maladie.
La moustiquaire avec 2 insecticides ou plus aurait dû être généralisée il y a longtemps
C’est bien la position de ces experts irlandais qui démontrent ici que des milliers de personnes ont contracté inutilement le paludisme en raison d'un « échec de politique de santé publique ». Les moustiques évoluent eux-aussi, et ont évolué pour tolérer les pyréthrinoïdes, la classe d'insecticides de première intention dans la prévention du paludisme. C’est pourquoi, le professeur Gerry Killeen, expert en écologie des pathogènes révèle aujourd’hui les résultats d'un essai à grande échelle de moustiquaires traitées avec deux insecticides.
L’essai révèle qu’une moustiquaire traitée avec 2 insecticides plutôt qu'1, démontre clairement l’efficacité de la combinaison sur la charge de morbidité causée par le paludisme en Afrique rurale. Parce que les moustiques ont évolué pour tolérer les pyréthrinoïdes, les enfants dormant sous des moustiquaires traitées uniquement avec cet insecticide, encourent toujours un risque très élevé de paludisme.
- L’incidence de la maladie est estimée à 1 fois par an en moyenne, soit 2 fois plus que chez les enfants protégés par une moustiquaire traitée avec 2 insecticides ;
« De telles moustiquaires avec 2 insecticides ou plus auraient dû être approuvées depuis longtemps. Car en utilisant 2 insecticides ou plus, ces moustiquaires permettent d’éliminer de manière décisive les variantes de moustiques résistants aux insecticides avant qu'elles n'aient la possibilité de se multiplier, empêchant ainsi la résistance de s'établir dans des populations entières de moustiques ».
Si les pyréthroïdes devraient rester le traitement standard pour les moustiquaires, car ils constituent la seule classe d'insecticides pouvant être dispersée en toute sécurité dans l'air sous forme de vapeur répulsive, la résistance aux pyréthrinoïdes doit être combattue via la combinaison d’autres agents répulsifs.
L’équipe se concentre actuellement sur les zones sauvages du sud de la Tanzanie, à la recherche de moustiques vecteurs du paludisme ayant échappé à la pression des insecticides…
Source: The Lancet 25 Jan, 2023 DOI:10.1016/S0140-6736(23)00102-2 Getting ahead of insecticide-resistant malaria vector mosquitoes
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