Si l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a proposé une définition du COVID long, soit des symptômes qui persistent au-delà de 3 mois après le début probable de l’infection par le SRAS-CoV-2 et qui durent au moins 2 mois, et ne peuvent enfin être expliqués par un autre diagnostic, en pratique clinique, les critères diagnostiques peu spécifiques pour la plupart, restent à déterminer.
Alors que la pandémie a fait plus de 600 millions de cas dans le monde, il est primordial d’être en mesure de diagnostiquer et de prendre en charge les millions de patients souffrant de COVID long. Cette équipe internationale d’infectiologues et de virologues, dont de l’Université de Toronto propose dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) les grandes caractéristiques à retenir sur le COVID long, en 3 points.
1. La prévalence des COVID longs est très élevée : les chercheurs rappellent, pour le Canada, que L’enquête canadienne Canadian COVID-19 Antibody and Health Survey a estimé que près de 15 % des adultes avec infection suspectée ou confirmée par le SRAS-CoV-2 présentent des symptômes au-delà de 3 mois :
- les femmes (18,0 %) plus que les hommes (11,6 %) signalent ces symptômes persistants.
- plusieurs études ont chiffré une prévalence mondiale globale et précoce de ces COVID longs -alors que la vaccination n’était pas encore déployée- soit de 43 %, plus élevée chez les personnes hospitalisées (54 %) que celles vivant en communauté (34 %).
- Les experts soulignent ainsi que la prévalence actuelle pourrait être beaucoup plus faible en raison de taux de vaccination élevés, des nouvelles thérapies, de variantes moins virulentes, ce qui expliquerait des formes moins sévères.
2. Le COVID long est de nature systémique : en effet, l’expression des récepteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2) est présente dans différents systèmes et organes, dans lesquels, ainsi le SRAS-CoV-2 peut infecter les cellules. Les effets de la maladie sont donc eux-mêmes systémiques et comprennent des dommages cellulaires, l’inflammation persistante, la virémie (présence du virus dans la circulation sanguine), l’auto-immunité et les troubles de la coagulation ;
- Le COVID peut affecter la plupart des organes du corps et impacte donc directement le fonctionnement du patient au quotidien, avec des effets parfois dramatiques sur le bien-être et la qualité de vie.
Plus de 100 symptômes du COVID long ont été répertoriés
- le sexe féminin semblant être un facteur de risque indépendant ;
- les symptômes les plus courants comprenant la fatigue (prévalence de 23 % à 63 % chez les patients souffrant de COVID long, l’anxiété et la dépression (23 % à 46 %), la dyspnée (11 % à 43 %), les troubles du sommeil (11 % à 31 %) et les palpitations (6 % –22%)…
3. Le COVID long est lui-même prolongé par des symptômes persistants : même après récupération d’un COVI long, de nombreux patients continuent de présenter certains symptômes qui empêchent la reprise de l’activité professionnelle, voire d’un fonctionnement quotidien « normal » : une étude chinoise, citée par les auteurs, relève ainsi que,
68 % des participants présentaient au moins 1 symptôme 6 mois après l’infection,
ce taux ne régressant qu’à 55 % à 2 ans !
Au total, à 3 mois, 21 % des patients autrefois actifs seraient retournés au travail.
Source: Canadian Medical Association Journal (CMAJ) 17 Jan, 2023 DOI: 10.1503/cmaj.220818 Diagnosing post-COVID-19 condition (long COVID) in adults
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