Cette équipe du Cedars-Sinai Medical Center (Los Angeles) identifie des biomarqueurs prédictifs du risque de prééclampsie et ouvre ainsi une nouvelle la voie pour prévenir les décès et les complications graves des troubles hypertensifs de la grossesse. Ces travaux, publiés dans le New England Journal of Medicine (NEJM) Evidence, révèlent en effet qu’un déséquilibre spécifique de 2 protéines du placenta permettent de prédire avec précision quelles sont femmes qui risquent de développer une forme grave de prééclampsie.
La prééclampsie est le trouble hypertensif le plus courant associé à la grossesse. La forme grave de la maladie peut entraîner une hypertension artérielle dangereuse, une défaillance d'organe, une perte de vision ou même un accident vasculaire cérébral (AVC). La prééclampsie touche environ 5 % des femmes enceintes et est l'une des principales causes de décès et de maladies graves chez la mère et le fœtus.
Ce nouveau test sanguin qui mesure le rapport entre ces 2 protéines impliquées dans le développement des vaisseaux sanguins dans le placenta pourrait permettre de détecter le risque chez les femmes enceintes. L’un des auteurs principaux, le Dr Sarah Kilpatrick, Président du Département d'obstétrique et de gynécologie du Cedars-Sinai précise : « et ce test est significativement plus précis que tous les marqueurs de référence pour la prééclampsie avec des caractéristiques sévères. Il prédit avec une précision de plus de 90 % si la patiente va développer ou non une prééclampsie avec des caractéristiques sévères, vs 75 % avec les marqueurs habituels. »
Une précision de 90 % vs 75 % avec les marqueurs habituels
L'étude prospective menée auprès de 1.014 patientes hospitalisées pour hypertension durant leur grossesse révèle qu'un déséquilibre protéique spécifique observé dans les tests sanguins est un marqueur précis du risque de développer une prééclampsie sévère : le test implique les niveaux de tyrosine kinase soluble de type fms 1 (sFlt-1) et de facteur de croissance placentaire (PIGF).
- Le rapport sFlt-1/ PIGF de 40 ou plus prédit le développement d'une prééclampsie grave, des résultats indésirables et un accouchement précoce dans les 2 semaines, dans les 2 tiers des cas ;
- inversement, un rapport entre les 2 protéines inférieur à 40 est associé à un risque d’évolution inférieur à 5 % vers une prééclampsie avec des caractéristiques sévères dans les 2 semaines qui suivent le test sanguin.
Les taux de prééclampsie n'ont cessé de progresser en grande partie en raison de l'augmentation de l'obésité et de l'hypertension. Aujourd’hui, le seul remède contre la prééclampsie est l'accouchement. Ce test prédictif du risque de prééclampsie pourrait donc contribuer à optimiser les soins et permettre de meilleurs résultats pour les mères et leurs bébés. Il est également connu que la prééclampsie progresse chez pratiquement toutes les patientes jusqu'à l'accouchement. Mais il reste très difficile de prédire le moment optimal de l’accouchement.
« Nous savons que sFlt-1 est la protéine qui monte avant même l'apparition de tout symptôme de prééclampsie et que le rapport entre sFlt-1 et PlGF prédit une aggravation de la maladie. Des recherches supplémentaires vont permettre d’identifier un traitement capable de réduire les niveaux de sFlt-1 et de prolonger la grossesse en toute sécurité ».
Source: NEJM Evidence 9 Nov, 2022 DOI : 10.1056/EVIDoa2200161 Circulating Angiogenic Factor Levels in Hypertensive Disorders of Pregnancy
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