1 personne âgée sur 8 a souffert de dépression pour la première fois pendant la pandémie de COVID-19, souligne en effet cette recherche menée à l’Université de Toronto. L’étude, publiée dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health révèle une plus grande vulnérabilité associée à de faibles revenus, à la solitude, à la douleur chronique liée à certaines maladies, à l'accès insuffisant aux soins de santé, ainsi qu’à une histoire familiale négative, en particulier durant l'enfance.
L’étude Canadian Longitudinal Study on Aging menée auprès de 22.622 participants âgés a évalué l’incidence de nouvelle dépression pendant la pandémie et illustre à quel point, le COVID-19 a aggravé la santé mentale de personnes plus âgées et déjà fragilisées. Au-delà de cet effet de « nouvelle dépression », l’étude révèle que l’épidémie a augmenté encore plus fortement la prévalence de la dépression chez les participants en ayant déjà souffert dans le passé : près de la moitié des personnes en ayant déjà souffert sont « retombées » dans la dépression.
Un pic de première dépression en 2020
L'Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement, a suivi les participants pendant 7 ans en moyenne met ainsi en exergue un taux élevé de première dépression en 2020 qui illustre le lourd tribut en santé mentale causé par la pandémie notamment chez les adultes plus âgés, y compris chez ceux jusque-là en bonne santé mentale.
L’auteur principal, Andie MacNeil, chercheur à l’Institute for Life Course and Aging de l’Université de Toronto et le co-auteur Sapriya Birk, alors chercheur au Département de neurosciences de l'Université Carleton d’Ottawa, résument ces conclusions : « La pandémie a bouleversé de nombreux aspects de la vie quotidienne et frappé particulièrement durement les personnes ayant des antécédents de dépression. Les professionnels de santé doivent donc être particulièrement vigilants dans le dépistage des patients ayant déjà eu des problèmes de santé mentale ».
Quels facteurs en cause ? Les chercheurs identifient plusieurs facteurs associés à la dépression chez les personnes âgées pendant la pandémie, des revenus insuffisants, la solitude, la douleur chronique, la difficulté d’accès aux soins de santé, des expériences négatives dans l'enfance et des conflits familiaux.
- Ainsi, les personnes souffrant de solitude présentent 4 à 5 fois plus de risques de dépression ;
- les personnes souffrant de douleur chronique et celles ayant un accès limité aux soins de santé et aux médicaments étaient aussi plus susceptibles d'être déprimées à l'automne 2020 ;
- enfin, le risque de dépression s’avère alors également plus élevé chez les personnes ayant vécu des expériences négatives durant l’enfance ou bien des conflits familiaux-alors que la famille reste une source majeure de soutien durant les crises sanitaires.
Ces données mettent une nouvelle fois en évidence le fardeau mental lié au COVID, supporté de manière disproportionnée par les personnes les plus démunies et les plus isolées. Les facteurs de risque socioéconomiques ont exacerbé les effets de la pandémie sur la santé mentale.
L’étude rappelle également l’importance du soutien et des liens sociaux pour le bien-être et la santé mentale.
Source: International Journal of Environmental Research and Public Health Nov, 2022 DOI: 10.3390/ijerph192215032 Incident and recurrent depression among adults aged 50 years and older during the COVID-19 pandemic: A longitudinal analysis of the Canadian longitudinal study on aging
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