Cette équipe de révèle un « danger choquant » associé à l'allaitement maternel : celui de certains acides perfluoroalcanes (PFAS), des polluants organiques persistants (POP) qui se lient au lait maternel. L’article, publié dans la revue Frontiers of Environmental Science & Engineering (FESE), appelle à une surveillance plus large de ces composés.
La surveillance biologique des polluants organiques lipophiles est assurée par le plan mondial de surveillance (GMP : global monitoring plan) dans le cadre de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants. L'objectif du GMP est d'appliquer un protocole pour l'échantillonnage et l'analyse afin de détecter les changements temporels et spatiaux des concentrations de POP.
Chez les mères, en raison de la persistance et de la bioaccumulation des POP chlorés, les échantillons de biosurveillance doivent être prélevés uniquement sur les primipares, c'est-à-dire les mères ayant leur premier enfant. Cette exigence permet de réduire les influences de facteurs individuels de la mère et du produit chimique. Des protocoles visant à harmoniser l'identification, la collecte et l'analyse chimique des POP dans le lait maternel ont ainsi été élaborés pour incorporer les POP nouvellement répertoriés, y compris les retardateurs de flamme et les substances perfluoroalcanes (PFAS). Enfin, les données de biosurveillance utilisant le lait maternel sont moindres que celles portant sur l’analyse du sang, du sérum ou du plasma. Cependant, la plupart des études menées sur le lait maternel ont révélé que les concentrations de tous les composés chimiques polluants analysés sont très inférieures à celles retrouvées dans le sang.
Les substances perfluoroalcanes (PFAS) sont un groupe de substances persistantes soupçonnées d'avoir plusieurs effets négatifs sur la santé, notamment
une réduction du poids à la naissance, une puberté tardive et une baisse de la qualité du sperme.
L’étude, menée à l'Université d'Örebro (Suède) et à l'Instituto Nacional de Controle de Qualidade em Saúde (Brésil) a porté sur un large spectre de POP, recherchés dans 101 échantillons de lait humain. L’analyse détecte :
- de nombreuses substances perfluoroalcanes, présentes dans 17 % à 100 % des échantillons analysés, selon les composés ;
- les concentrations de ces POP sont en général plus élevées dans les échantillons provenant de pays riches vs pays plus pauvres.
- L'objectif d'atteindre une diminution de 50 % des concentrations en dix ans a été atteint par Antigua-et-Barbuda, le Kenya et le Nigéria et par Antigua-et-Barbuda pour 2 substances (respectivement, le SPFO et l'APFO).
Alors qu’il n’existe pas de dose tolérable pour toutes les substances identifiées dans le lait maternel, les auteurs appellent à préciser ces concentrations « sûres », notamment pour les substances SPFO et le PFOA, comme cela a été fait pour la plupart des POP,
afin de soutenir l'allaitement sans risque.
Source: Frontiers of Environmental Science & Engineering (FESE) Oct, 2022 DOI : 10.1007/s11783-022-1541-8 Perfluoroalkane acids in human milk under the global monitoring plan of the Stockholm Convention on Persistent Organic Pollutants (2008–2019)
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