Une réponse immunitaire élevée à une protéine bactérienne intestinale bien précise vient d’être identifiée comme contributive au développement de la polyarthrite rhumatoïde par cette équipe de l’Université du Colorado à Denver. Cette petite étude, publiée dans la revue Arthritis & Rheumatology désigne ainsi une nouvelle cible thérapeutique, une protéine exprimée par une bactérie intestinale bien précise : Prevotella copri.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune chronique associée à des réponses immunitaires aberrantes. La maladie, chronique, est caractérisée par une inflammation et une douleur articulaires qui peuvent éventuellement entraîner une érosion des os et du cartilage, une déformation des articulations et une perte de mobilité. Cette maladie auto-immune mais complexe et multifactorielle, touche 1% de la population mondiale.
Le microbiote recèle de données qui peuvent permettre de prédire l’évolution de l’état de santé d’une personne, et, probablement d’un patient atteint de polyarthrite rhumatoïde. Le lien entre la polyarthrite rhumatoïde et le microbiote intestinal a en effet déjà été suggéré. Certaines équipes ont ainsi révélé qu’il serait possible de prédire le pronostic d’un patient atteint de polyarthrite rhumatoïde en analysant les milliers de milliards de bactéries, virus et champignons qui habitent le tractus gastro-intestinal. Des études ont également montré un lien inattendu entre les microbes intestinaux et l’évolution de la maladie.
Des taux sanguins élevés d’anticorps contre une protéine bactérienne
L’étude a analysé des échantillons de sang de 98 participants diagnostiqués avec polyarthrite, comparés à 98 témoins en bonne santé, ainsi que celui de 67 participants à risque élevé de polyarthrite, comparés également à 67 témoins. L’analyse révèle que :
- les patients atteints et à risque élevé de polyarthrite présentent des taux sanguins d’anticorps plus élevés contre une protéine exprimée par Prevotella copri, une souche bactérienne présente dans l’intestin.
Ces résultats qui ajoutent à la preuve du lien entre le microbiote et l’arthrite justifient des recherches complémentaires, écrivent les auteurs, qui souhaitent donc préciser le rôle de ce micro-organisme dans le développement de la maladie.
« Notre espoir est que cette découverte inciter à préciser le rôle étiologique complexe des commensaux bactériens chez les personnes diagnostiquées ou à risque de polyarthrite, puis à développer des options ciblées pour traiter mais aussi mieux détecter la maladie ».
Source: Arthritis & Rheumatology 19 Oct, 2022 DOI : 10.1002/art.42370 Association of antibodies to Prevotella copri in anti-CCP-positive individuals at-risk for developing rheumatoid arthritis and in those with early or established rheumatoid arthritis
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