Être acteur de sa propre santé, même avec l’âge ou avec des maladies chroniques fait toute la différence de longévité et de qualité de vie, souligne cette étude de l'Université d'Osaka qui ne se contente pas de conclure mais modélise les effets précis de la modification des comportements liés au mode de vie. Et, selon ces données, publiées dans la revue Age and Aging, cet effet sur la durée de vie est considérable, même en cas de maladies préexistantes.
Ainsi le modèle précise l’impact de l'adoption d'un mode de vie sain, en fonction d’un score d’adhésion aux facteurs de bonne santé. Le message est que ce score, constitué de différents facteurs tous modifiables et à la portée de chacun, a un impact significatif sur le gain de vie même à un âge avancé.
Gagner jusqu’à 6 années supplémentaires de vie en bonne santé
L’étude Japan Collaborate Cohort (JACC) évalue justement l'impact de la modification des comportements liés au mode de vie sur l'espérance de vie et suit 49.021 participants depuis plus de 20 ans. Son objectif est de préciser l’impact des différents facteurs de risque de décès par cancer et de causes cardiovasculaires. Ainsi, les chercheurs analysent les données concernant l’alimentation, l'exercice, la consommation d'alcool, le statut tabagique, la durée du sommeil et l'indice de masse corporelle (IMC). Des points sont attribués pour chaque comportement sain et l'impact de la modification de chacun de ces comportements de mode de vie sur la durée de vie peut ainsi être évalué.
- Au cours du suivi, 8.966 décès ont été recensés ;
- les gains de vie les plus élevés sont liés à la réduction de la consommation d'alcool, l’arrêt du tabac ou ne pas fumer, la perte de poids ou le maintien d’un poids de santé, de bonnes habitudes de sommeil ;
- ces facteurs mis en œuvre à la quarantaine peuvent apporter jusqu’à 6 années supplémentaires de vie en bonne santé ;
- cet avantage persiste chez les personnes plus âgées de 80 ans ou plus et celles présentant une ou plusieurs comorbidités majeures, dont un cancer, une maladie cardiovasculaire, l'hypertension, le diabète ou une maladie rénale ;
- globalement ces effets persistent à chaque étape de la vie à partir de l'âge moyen.
Un résultat important, souligne l’auteur principal, le Dr Hiroyasu Iso, « étant donné le vieillissement des populations et la prévalence des maladies chroniques à l'échelle mondiale ».
Ainsi, alors que la durée de vie dépend aussi de facteurs sociaux tels que le statut socio-économique, l'accès aux soins de santé ou à des aliments de qualité, l’importance du mode de vie reste considérable et devrait être mieux prise en compte dans les politiques de santé publique qui devraient promouvoir plus fortement ces choix de mode de vie sains.
Source: Age and Ageing 11 May, 2022 DOI: 10.1093/ageing/afac080 Impact of modifiable healthy lifestyle adoption on lifetime gain from middle to older age
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