Ces scientifiques de l’US Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID ) détectent le virus monkeypox dans les testicules de primates non humains. Cette découverte, documentée dans la revue Nature Microbiology, apporte une nouvelle donnée confirmant le risque de transmission sexuelle, chez l’Homme aussi, mais plus largement, désigne les testicules et d’autres sites du système reproducteur comme des réservoirs possibles du virus.
Ces travaux révèlent en effet que le virus de la variole du singe peut se dissimuler dans le site de maturation et de stockage du sperme, de macaques, confirmés comme atteints d’une infection aiguë par la variole du singe. C’est la première fois que des scientifiques détectent le virus monkeypox dans les testicules – ici de macaques- et pendant la phase aiguë de l’infection. Ces observations confirment les données cliniques disponibles chez les humains, suggérant que l’épidémie en cours est liée à des contacts sexuels chez des patients diagnostiqués avec l’infection.
Si le virus peut être transmis plus largement par contact direct avec des fluides corporels et des lésions cutanées, la compréhension de la biologie de l’infection des testicules par le monkeypox et de l’excrétion du virus dans le sperme a des implications importantes en santé publique.
Des preuves préliminaires d’une persistance de l’infection
C’est la seconde observation des scientifiques, une infection persistante chez 2 animaux ayant survécu à une provocation par le virus.
L’épidémie de monkeypox en cours a été liée à des contacts sexuels chez des patients dont l’infection a été confirmée en laboratoire. Comme le virus peut être transmis par contact direct avec des fluides corporels et des lésions cutanées, la compréhension de la biologie de l’infection des testicules par le monkeypox et de l’excrétion du virus dans le sperme a des implications importantes en santé publique.
L’étude : les scientifiques de l’USAMRIID ont effectué l’analyse rétrospective de l’infection par le virus de la variole du singe dans des échantillons archivés de tissus de primates non humains largement utilisés pour évaluer l’efficacité des vaccins et des traitements contre la variole du singe. Ces échantillons de tissus avaient été obtenus à la fois pendant la phase aiguë de la maladie, lorsque l’infection est à son pic, et pendant la phase de convalescence, lorsque l’infection diminue progressivement, précise l’auteur principal, Xiankun (Kevin) Zeng, de l’USAMRIID :
- le virus de la variole du singe est détecté dans les cellules interstitielles et les tubules séminifères des testicules, ainsi que dans les sites de production et de maturation des spermatozoïdes ;
- Il existe des preuves de l’infection persistante par le virus de la variole du singe chez 2 des macaques convalescents ayant survécu ;
- si le monkeypox apparaît éliminé de la plupart des organes – et des lésions cutanées cicatrisées – pendant la convalescence,
- le virus reste détectable dans les testicules des macaques jusqu’à 37 jours après l’exposition.
La même équipe avait déjà démontré que les virus de la fièvre hémorragique Ebola, Marburg, Nipah et Crimée-Congo peuvent persister dans certains organes de survivants de primates non humains où le système immunitaire est supprimé. Ces sites immunitaires privilégiés, similaires chez l’Homme, comprennent :
les yeux, le cerveau et les testicules.
Prises ensemble, ces données démontrent que le virus de la variole du singe peut être excrété dans le sperme pendant les phases aiguës et de convalescence de la maladie chez les macaques, ce qui va dans le sens d’une transmission humaine via le sperme.
Source: Nature Microbiology 17 Oct, 2022 DOI: 10.1038/s41564-022-01259-w Retrospective detection of monkeypox virus in the testes of nonhuman primate survivors
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