Cette nouvelle sous-variante d'Omicron, nommée « BA.2.75.2 », qui devrait circuler largement cet hiver, échappe largement aux anticorps neutralisants, prévient cette équipe de virologues et d’immunologistes du Karolinska Institutet (Suède). Les chercheurs alertent et documentent cet échappement immunitaire qui confère au variant une capacité de résistance hors pair aux anticorps neutralisants dans le sang ainsi qu’à plusieurs traitements antiviraux par anticorps monoclonaux. Les résultats, publiés dans le Lancet Infectious Diseases, suggèrent une reprise du nombre d'infections par le SRAS-CoV-2 cet hiver, à moins que de nouveaux vaccins bivalents, mis à jour, puissent parvenir à renforcer l'immunité en population.
Bien que l'immunité par anticorps ne soit pas totalement inexistante contre BA.2.75.2, la sous-variante démontre une résistance bien plus spectaculaire que les variantes précédemment étudiées, en grande partie en raison de 2 mutations dans le domaine de liaison au récepteur de la protéine de pointe, explique l’un des auteurs principaux, Ben Murrell, professeur adjoint de microbiologie et de biologie cellulaire au Karolinska Institutet.
L'étude montre à partir d’échantillons de sérum prélevés chez 75 participants, à 3 moments, en novembre 2021 avant l'émergence d'Omicron, en avril 2022 après une grande vague d'infections et de fin août à début septembre 2022 pendant une période où la variante BA.5 est devenue dominante, que :
les anticorps sont environ 6 fois moins efficaces à neutraliser BA.2.75.2
vs la variante actuellement dominante BA.5 ;
- un seul des traitements par anticorps monoclonaux cliniquement disponibles, le bebtélovimab parvient à neutraliser efficacement la nouvelle variante. Les chercheurs rappellent que les anticorps monoclonaux sont utilisés comme traitements antiviraux pour les patients à risque élevé de développer une forme sévère de COVID-19.
« Qui » est BA.2.75.2 ? La nouvelle variante BA.2.75.2 est une version mutée d'une autre variante d'Omicron, BA.2.75. Identifiée pour la première fois cet automne, elle s'est propagée à plusieurs pays mais ne représente jusqu'à présent qu'une minorité des cas enregistrés. Cependant, les scientifiques estiment que ce type de variante pourrait devenir dominante cet hiver :
« Cette constellation de variantes émergentes présentant des mutations similaires finira probablement par dominer dans un proche avenir. Nous devrions nous attendre à ce que les infections augmentent cet hiver ».
Les chercheurs ignorent cependant si ces nouvelles variantes entraîneront une augmentation des taux d'hospitalisation. De plus, alors que les vaccins actuels ont, en général, eu un effet protecteur contre les formes sévères de COVID, y compris après infection par Omicron, on ignore encore dans quelle mesure les vaccins COVID, même dans des versions mises à jour, vont pouvoir apporter une protection suffisante contre ces nouvelles variantes.
« Nous nous attendons à ce qu'ils apportent un effet protecteur, mais nous ne savons pas encore l’évaluer ».
Source: The Lancet Infectious Diseases 14 Oct, 2022 DOI: 10.1016/S1473-3099(22)00663-6 Omicron sublineage BA.2.75.2 exhibits extensive escape from neutralising antibodies
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