Une biopsie liquide qui permet une prédiction robuste de la réponse au traitement néoadjuvant (NAT) chez les patients atteints de cancer de l’œsophage et avant la chirurgie, c’est ce que propose cette équipe de l’Université de Tokyo, qui vient d’identifier une signature sérique de 3 ARNm et 4 miARN et de facteurs clinicopathologiques clés. Ce nouveau diagnostic, documenté dans les Annals of Surgery, va permettre de mieux évaluer la réponse au traitement des patients atteints de ce cancer difficile à traiter.
Les chercheurs des Universités de Tokyo, Kumamoto et Nagoya rappellent que les biomarqueurs courants comprennent certaines molécules d’ARN ou protéines présentes dans les tissus et les fluides corporels et peuvent via une « biopsie liquide » de ces fluides, informer les médecins sur le développement d’une maladie spécifique ou sur la réponse à un traitement particulier. Les biopsies liquides sont de plus en plus largement utilisées en tant que méthode non invasive pour mesurer les niveaux de ces biomarqueurs dans les fluides corporels. L’équipe vient d’appliquer le principe à l’évaluation de la réponse au traitement du carcinome épidermoïde de l’œsophage (ESCC).
Une biopsie liquide pour une décision clinique éclairée pour un cancer agressif
Ce cancer de l’œsophage est une forme de cancer agressive et mortelle. Les dernières données suggèrent que son taux de survie global à 5 ans ne dépasse pas 20 %. La chirurgie est la méthode de traitement standard mais, plus récemment, des oncologues ont montré que l’ajout d’un traitement néoadjuvant (NAT) permet d’améliorer les taux de survie de certains patients. Le « NAT » (neoadjuvant therapy) consiste à réduire le volume de la tumeur à l’aide d’approches telles que la chimiothérapie ou la radiothérapie avant la chirurgie. Cependant, tous les patients ne répondent pas et appliquer inutilement un NAT peut nuire aux résultats du patient. Il existe donc un besoin diagnostique et prédictif de connaître par avance, la réponse d’un patient atteint de cancer de l’œsophage au NAT.
Cette signature basée sur des niveaux de biomarqueurs moléculaires va être extrêmement utile lors de la prise de décision thérapeutique, explique l’auteur principal, le Dr Keisuke Okuno. « Nous sommes parvenus à traduire ces biomarqueurs sous forme d’une biopsie liquide facile à pratiquer ». L’analyse de 128 échantillons de tissus tumoral et de 58 échantillons de sérum appariés a permis de détecter les patients complètement, partiellement ou non réactifs au NAT et d’identifier des niveaux d’expression de molécules (dont 3 ARNm et 4 microARN) associés à ces différents niveaux de réponse à la chimiothérapie.
La signature composée d’ARNm et de microARN prédit efficacement la réponse des patients au NAT.
De plus, la combinaison de cette signature et de données de taille de la tumeur permet d’accroître encore la capacité prédictive de la biopsie. Enfin, ce mode diagnostique apparaît fonctionner avec précision chez les patients avec cancer de l’œsophage, à un stade préoce comme avancé.
Voilà donc une nouvelle application de la biopsie liquide, une méthode non invasive pour prédire la réponse des patients au NAT.
Un autre pas vers une médecine de précision qui va permettre d’améliorer considérablement le pronostic de nombreux patients atteints ici de cancer de l’œsophage.
Source: Annals of Surgery 16 June, 2022 DOI: 10.1097/SLA.0000000000005473 A transcriptomic liquid biopsy assay for predicting resistance to neoadjuvant therapy in esophageal squamous cell carcinoma
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