Alors que l’hypertension artérielle (HTA) est la première cause de décès à l'échelle mondiale, que 50 à 60 % des hypertendus sont résistants aux traitements disponibles, il existe un besoin considérable d’alternatives thérapeutiques. La stimulation nerveuse profonde pourrait faire partie de ces options, conclut cette équipe de l’Université de Houston qui démontre dans la revue Frontiers in Neuroscience, l’efficacité de mini-électrodes de stimulation, développées pour lutter contre l'hypertension.
Souvent décrite comme un « tueur silencieux », l’HTA touche aujourd’hui plus d'un milliard de personnes dans le monde et entraîne environ la moitié de tous les décès liés aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) et cardiaques. Les dernières directives (2018) de l'American College of Cardiology/American Heart Association ont caractérisé l’HTA par 2 mesures successives d’une pression artérielle systolique moyenne > 130 mmHg et diastolique > 80 mmHg.
Il existe des médicaments antihypertenseurs efficaces, cependant, la pression artérielle reste non contrôlée chez 50 à 60 % des patients hypertendus résistants. Et cela en dépit de l'utilisation de plusieurs antihypertenseurs en combinaison. Ainsi, 12 à 18 % de ces patients développent une hypertension résistante, définie comme une pression artérielle > 140/90 mmHg malgré la prise d’antihypertenseurs.
Un petit petit système de stimulation nerveuse, implantable et sans fil, pour faire baisser la tension
L’auteur principal, le Dr Mario Romero-Ortega, professeur de génie biomédical à l'Université de Houston et son équipe ont donc fait l’hypothèse qu’un type de stimulation électrique pourrait également favoriser un effet antihypertenseur.
L’équipe a développé des électrodes sans fil à microcanaux implantables dans les petits nerfs (à fixation nerveuse) et qui permettent la stimulation profonde du nerf péronier (DPNS : deep peroneal nerve stimulation ), ce qui induit, ici chez la souris modèle d’HTA :
- une augmentation initiale et inattendue de l'activité du nerf sympathique rénal (RSNA) -dont l’activité est souvent augmentée dans l'hypertension et les maladies rénales-au cours des 2 à 3 premières secondes,
- puis une réduction bienvenue de l'activité du nerf sympathique rénal (RSNA);
- suivie d’une réduction aiguë de la pression artérielle ;
- en pratique, la pression artérielle systolique est abaissée de 10 % en une heure et de 16 % 2 heures après la stimulation nerveuse.
Le développement de ce petit système de stimulation nerveuse, implantable et sans fil (ce qui n'est pas le cas du visuel qui illustre la stimulation du nerf péronier) ainsi que l'exploration de différents paramètres de stimulation permet d’améliorer encore l’efficacité de la procédure de stimulation électrique dans le traitement de l’HTA.
« Nos résultats indiquent que la DPNS induit systématiquement un effet dépresseur artériel immédiat et reproductible, en réponse à la stimulation électrique du nerf péronier profond »
Source: Frontiers in Neuroscience May, 2022 DOI : 10.3389/fnins.2022.726467 Renal Nerve Activity and Arterial Depressor Responses Induced by Neuromodulation of the Deep Peroneal Nerve in Spontaneously Hypertensive Rats
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