Cette équipe de bioingénieurs de l’Université de Sydney a développé un revêtement par pulvérisation qui protège les surfaces contre les virus et les bactéries et qui pourrait donc trouver une application majeure, avec la pandémie, dans les établissements de soins mais aussi dans les cabinets de ville. Ce revêtement unique en son genre -car il est pulvérisable donc très simple d’utilisation-, est documenté dans la revue Advanced Science.
Le spray sera bientôt commercialisé assure l’équipe australienne qui confirme ici son efficacité durable à empêcher la propagation en surface des bactéries et des virus, dont le SARS-CoV-2 responsable de COVID-19. Le spray combine 2 modes d’actions, il repousse les virus et les bactéries en créant une barrière remplie d'air et tue les agents pathogènes grâce à des composants microscopiques.
Une combinaison aussi efficace que « du verre pare-balles »
Une alternative fiable aux désinfectants standards, qui deviennent moins efficaces avec le temps et nécessitent donc des applications répétées : la seule couche constituée par le spray protège les surfaces de la contamination par les virus. Plus sûr que les alternatives existantes par désinfectants, sans effets secondaires nocifs et plus stable, ce spray pourrait trouver ses applications à l’hôpital bien sûr et dans toutes les structures de soins, mais également dans certains lieux publics. Il peut être facilement appliqué sur les boutons d'ascenseur, des rampes d'escalier, les portes des écoles et des restaurants…
Les surfaces contaminées, vecteur majeur d’infection : les 2 auteurs principaux, le Pr Antonio Tricoli et le Pr David Nisbet de l'Université de Sydney rappellent que la propagation d'agents pathogènes viraux et bactériens par contact avec des surfaces contaminées est l'une des principales causes d'infection dans le monde, même si elle a été estimée comme peu fréquente avec le SARS-CoV-2. La contamination de surface joue également un rôle majeur dans l'évolution des souches bactériennes résistantes aux antibiotiques. Ainsi, sans barrière, les virus tels que les coronavirus peuvent vivre longtemps sur les surfaces et rester infectieux jusqu'à une semaine. D'autres virus tels que les réovirus, qui peuvent provoquer des rhumes ou des diarrhées, par exemple, peuvent rester sur les surfaces pendant plusieurs semaines, provoquant de grandes épidémies dans les établissements de santé et de soins.
Comment ça marche ? La pulvérisation de surface crée un revêtement qui repousse l'eau. Parce que les agents pathogènes aiment être dans l'eau, ils restent piégés dans les gouttelettes et la surface est protégée de la contamination. Si ce mécanisme échoue, une salve secondaire d'ions est déclenchée par des nanomatériaux soigneusement conçus dispersés dans le revêtement.
Ce spray, fruit de 5 années de recherche apporte ici sa preuve de concept, soit la preuve de sa stabilité mécanique et de sa capacité à résister à la contamination par des bactéries et des virus dans différents environnements.
Les tests montrent que le nouveau revêtement permet de bloquer jusqu'à 99,85 % et 99,94 % de la croissance des souches bactériennes et de
réduire jusqu’à 11 fois la contamination virale.
Source: Advanced Science June 2022 DOI: 10.1002/advs.202201415 Shielding surfaces from viruses and bacteria with a multiscale coating
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