L’équipe d’immunobiologistes de l’Université Yale documente ici son candidat vaccin, un vaccin qui promet une protection supérieure contre les dernières variantes d’Omicron. Ce nouveau vaccin à ARNm, Omnivax, a été spécifiquement développé pour apporter une protection immunitaire supérieure contre les dernières sous-variantes d’Omicron. Documenté dans la revue Cell Discovery, le candidat témoigne aussi d’une nouvelle technologie capable de mieux s’adapter à l’émergence rapide de nouvelles variantes.
Le nouveau vaccin permet une réponse augmentée des anticorps neutralisants contre les sous-variants Omicron BA.1 et BA.2. La démonstration est apportée chez les souris pré-immunisées, qui présentent ainsi une réponse anticorps multipliée par 19 et 8, respectivement, contre ces 2 variants et par rapport aux vaccins à ARNm standard. La réponse améliorée contre la sous-variante BA.1 avait déjà été documentée dans la revue Nature Communications. Ces nouvelles données rapportent également une réponse anticorps élevée contre la sous-variante BA.2.
Une diminution de la protection des vaccins actuels très rapide avec le temps
Alors que les vaccins à ARNm standard apportent toujours une protection précieuse contre l’infection, y compris par les nouvelles variantes, « leur efficacité diminue très rapidement avec le temps et sera à terme compromise en raison de mutations d’échappement immunitaire », explique l’auteur principal, le Dr Sidi Chen, professeur agrégé de génétique à la Yale School of Medicine.
Développer des vaccins adaptés aux variantes qui offrent une protection supplémentaire contre les sous-variantes émergentes sera donc le prochain défi de la lutte contre la pandémie. En effet, la mutation rapide des protéines de pointe à la surface du virus au fil du temps a donné lieu à toute une « génération » de sous-variantes et a permis au virus d’échapper partiellement aux premiers vaccins à ARNm développés par Moderna et Pfizer-BioNTech.
Des nanoparticules lipidiques délivrent l’ARNm aux cellules : l’équipe américaine relève le défi avec des vaccins expérimentaux, qui utilisent des nanoparticules lipidiques modifiées pour délivrer de l’ARNm aux cellules avec des « instructions » qui les induisent à créer des protéines de pointe -ici similaires à celles des variantes mutantes-, que le virus utilise pour se fixer et infecter les cellules. La présence de ces fragments viraux étrangers incite le système immunitaire à créer des anticorps contre le virus- et dans ce cas ses dernières variantes. Ces vaccins à ARNm livré par nanoparticules lipidiques peuvent être créés rapidement, selon les chercheurs. Par exemple, la sous-variante BA.1 est apparue à la mi-novembre ; à la mi-décembre, les chercheurs de Yale avaient déjà mis au point un candidat vaccin contre la nouvelle souche…
Du candidat à la vaccination de masse, le délai nécessaire pour mener les tests et les essais chez l’Homme semble incompressible. Et durant ce délai, le virus continue à évoluer. Cependant, face à la montée en puissance des nouvelles variantes BA.4 et BA.5, les chercheurs de Yale se sont mobilisés et testent déjà ce vaccin candidat chez la souris.
« Nous devons encore ajuster le système pour répondre toujours plus rapidement aux menaces émergentes ».
Source: Cell Discovery 19 July, 2022 DOI: 10.1038/s41421-022-00435-w Heterotypic vaccination responses against SARS-CoV-2 Omicron BA.2
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